Ultra Tour 160 km Solo et Ultra Tour 160 km Relais : les inscriptions sont encore ouvertes

Grand Raid des Pyrénées Rendez vous du 21 au 25 août 2024

Récits et témoignages - 72 messages

Amis du GRP,

Vous êtes un fidèle du GRP ou un bénévole, vous voulez raconter votre expérience lors d’une précédente édition, c’est ici qu’il faut le faire !

You are a faithful of the GRP, want to tell your experience in a previous edition, this is where you have to do it !

Usted es un fiel del GRP, desea contar su experiencia en una edición anterior, ¡aquí es donde tiene que hacerlo!

 

el heimeur p | 17 janvier 2024 à 13 h 54 min Répondre

bonjour je voudrais m’inscrire pour le 40 km merci

Bocquier David | 14 janvier 2024 à 17 h 01 min Répondre

Bonjour!!!
Par ce lien, je vous propose mon résumé du Tour des Cirques 2022.
bonne lecture …😉

https://docs.google.com/document/d/1zXWvvIp9JCsWuVxfw-H-RT-PYwKZTswL7WKi6Cy8inE/mobilebasic

Etienne Varin | 31 août 2023 à 7 h 51 min Répondre

Merci à tous les bénévoles pour leurs sourires et l’aide qu’ils nous apportent.
Coureur sur le TdL, les soupes bien chaudes étaient un vrai réconfort.
Quel plaisir d’être pris en charge … ne serait-ce que pour se faire remplir les flasques.
Vous êtes formidables !

    Ange | 31 août 2023 à 8 h 06 min Répondre

    Un grand merci pour cette contribution, nos bénévoles lisent également notre Forum et ils apprécieront, sans aucun doute.

SOUCHON | 30 août 2023 à 16 h 38 min Répondre

Bonjour,
un grand merci à l’ensemble des organisateurs et des bénévoles qui ont été encore une fois remarquables malgré des conditions météos difficiles.
Je tiens particulièrement à remercier les bénévoles d’Aulian qui m’ont servi après 27h de course un café avec des grands sourires et les crêpes à la confiture : ça ne peut que nous remettre en forme
un grand merci au bénévole de Tournaboup qui m’a trouvé une chaise et s’est occupé de mon ravitaillement
cette ambiance et cette chaleur humaine est la signature du GRP et c’est pourquoi on aime y revenir

    Ange | 30 août 2023 à 17 h 10 min Répondre

    Merci Bernard
    Ce sont les retours comme le vôtre qui nous donne l’énergie de recommencer chaque année.

DELORME Fabien | 30 août 2023 à 13 h 41 min Répondre

Bonjour,

4 jours après, je suis encore la tête dans vos montagnes.
Merci pour cette expérience.
Le tour des lacs a été compliqué par la météo, mais bravo aux organisateurs et surtout aux bénévoles.
Sans bénévoles, il n’y a pas de course possible.
Mais sans bénévole, le GRP serait bien plus triste.
Ils sont extraordinaires de gentillesse. Ils sont toujours présents, disponibles et souriants.
Toujours bienveillants, ils nous aident et nous aiment.
Merci à tous les bénévoles du GRP 2023. je garderai vos sourires et votre bonne humeur en mémoire très longtemps.
A bientôt.

Fabien.

Séverine | 29 août 2023 à 15 h 13 min Répondre

J’ai fait le tour du Néouvielle. J’ai fait un malaise juste avant le col du Bastannet. Merci aux trois randonneurs qui se rendaient au refuge du Bastan d’avoir passé 30 minutes à mes côtés. Merci à la personne qui m’a permis de monter le col. Merci à l’organisateur qui se trouvait en haut du col qui m’a permis de repartir (sans lui j’abandonnais). Merci à Marine et Julien de Niort qui sont repartis avec moi et avec qui nous avons fait un bout de chemin. J’ai réussi à terminer et j’étais super contente. Félicitations à eux aussi qui ont terminé également.
Je retiens de ce trail le côté humain et la gentillesse des gens.

    Ange | 29 août 2023 à 15 h 34 min Répondre

    Merci de ce témoignage, Séverine,
    Nous sommes fiers de nos coureuses et de nos coureurs et en particulier de Marine et Julien de Niort, ils représentent exactement l’esprit de notre évènement.
    Encore bravo à tous

Ludovic SALVATORI | 29 août 2023 à 14 h 54 min Répondre

Hello GRP,

Merci pour cette magnifique 3ème édition du GRP Hiver !!! Euh non, 16ème édition du GRP été, pardon !

Finisher du TdL, j’ai été contrôlé à la Mongie pour ma veste et ma couverture de survie. Merci au bénévole qui m’a fait confiance quand je lui ai dit que ma chérie venait de m’acheter une nouvelle couverture de survie à l’Intersport de la Mongie !

Très heureux d’avoir emporté tout le matériel obligatoire donc la frontale de secours après avoir fait tomber mon accu de rechange de ma batterie principale dans la boue du Portet !

Sportivement,

Ludovic SALVATORI – Stade Bordelais Athéltisme #2315

maurel bruno | 28 août 2023 à 13 h 03 min Répondre

bonjour mille merci aux organisateurs et aux nombreux bénévoles tous irréprochables ;toutes les soupes étaient excellente . bravo et félicitations ;
juste une remarque pour améliorer la sécurité de tous , merci de vérifier systématiquement les frontales à Tournabout . il y a encore trop de trailleur sans leur matériel . mb (obelix )

    Ange | 29 août 2023 à 14 h 45 min Répondre

    Bonjour
    Merci de ce commentaire, nous allons le prendre en compte.
    cdlt

bricault philippe | 27 août 2023 à 12 h 33 min Répondre

Remerciements aux coureurs et bénévoles qui m’ont aidé
Bonjour, inscrit au 80km j’ai du abandonné après le col du Bastanet, frappé d’hypothermie sévère. Je voudrais remercier chaleureusement les 3 coureurs (Léo et…?) qui se sont occupés de moi pendant 45 minutes, m’ayant allongé et recouvert de couvertures de survie, puis qui m’ont aidé à rejoindre le refuge de Campagna (je pouvais à peine marcher) avec l’aide de Francis et Loïc (bénévoles venus en renfort depuis le refuge). S’ils lisent ce message qu’ils sachent qu’ils seront les bienvenus s’ils passent chez moi à Vic en Bigorre (65, je suis dans le bottin); et encore bravo pour l’organisation sans faille…
NB: ne pas acheter la veste décathlon trail soi disant étanche, j’ai été trempé dès le début..
Philippe Bricault

    Ludovic SALVATORI | 29 août 2023 à 14 h 57 min Répondre

    Bonjour Philippe,

    C’est peut-être vous que j’ai vu allongé derrière un rocher, entre 2 hommes, recouvert par une couverture de survie. Content de vous savoir en bonne santé !

    PS : Ma veste Inov8 à 200€ n’est pas beaucoup plus étanche :-p

    Sportivement,

    Ludovic SALVATORI – Stade Bordelais Athlétisme #2315

MOINARD BENJAMIN | 27 août 2023 à 8 h 19 min Répondre

Bonjour,
Merci au organisateurs pour cette belle.
Je tiens remercier tous les bénévoles qui ont pris soin de nous c’est très agréable et tout particulièrement à un bénévole du refuge du bastan où sans lui je n’aurais pas plus continuer la course et finir suite au mauvais temps.
Un grand merci à tous

Sportivement,
Benjamin MOINARD TDL

Mondot Laurent | 25 juin 2023 à 16 h 39 min Répondre

Bonjour

Un de mes amis, Hicham Gliti, inscrit pour le tour de la Gela, s’est blessé et ne pourra participer.
Je souhaiterais lui racheter son dossard.
Est ce possible pour vous de faire le changement. Je suis licencié en Club.

Merci pour votre réponse.

Cordialement

Laurent Mondot

    Ange | 25 juin 2023 à 22 h 11 min Répondre

    Bonsoir Laurent
    Votre ami a validé le règlement de la course lors de son inscription et il s’est engagé à ne pas donner, revendre ou échanger son dossard.
    Pour info, nous n’avons pas de liste d’attente ni de bourse aux dossards car nous ne remplaçons pas les annulations.
    Cdlt

soulie christophe | 13 septembre 2022 à 21 h 00 min Répondre

bonjour a tous et a toute
j ai vecu un moment inoubliable avec le grp 160 km l ambiance est super
c est paysage de toute beautée il y a longtemps que je voulai le faire j ai fait beaucoup de trail mais le grp reste le plus beau
pour mon premier grand raid j ai pu le finir en le gerant comme il faut
je veux souligner un grand bravo a tous les benevoles
je reviendrai l annee prochaine si tous va bien!!!

Charbonnier Benoit | 30 août 2022 à 9 h 47 min Répondre

Merci à toute l’organisation et surtout aux bénévoles qui ont été super tout au long de l’épreuve.
Merci au bénévole qui bipait les puces à la sortie de Tournaboup sans qui j’aurais peut-être abandonné. Grace à lui je suis allé au bout du tour des lacs en 21 h mais super fier tout de même.

Bravo à tous, nous avons passé un super week-end.

    Ange | 30 août 2022 à 15 h 17 min Répondre

    Bonjour
    votre commentaire nous fait « chaud au coeur » car nous aimons « nos » bénévoles autant que « nos » coureurs. Merci pour eux et félicitations à vous pour votre courage.

JEAN-CLAUDE LAFONTAN | 23 août 2022 à 20 h 49 min Répondre

https://photos.app.goo.gl/Rqg8O5SN6dCKBtzx2
Grand Raid 2015

MATRICON | 6 septembre 2021 à 14 h 35 min Répondre

Je découvre les Pyrénées avec cet ultra de 160 km, que du bon, malgré un coup de chaud à la Mongie je n’ai cessé de refaire mon retard et surtout profiter de tout, paysages, ravitos, bénévoles, ambiances, kiné, organisation, échanges … j’ai vraiment le sourire jusqu’au bout !1000 merci.
Point de vigilance: arrivée à sécuriser, au virage avant le pont de vielle Aure je manque d’envoyer valser un gamin qui traverse juste devant moi et les 30 derniers mètres se font dans un bain de foule (difficile même de doubler des coureurs qui marche…) 20 secondes sur plus de 38h de course on va dire que ça compte pas !!!
Bravo et merci
Olivier

TAVEAU Christophe | 4 septembre 2021 à 12 h 21 min Répondre

Chronique d’un Ultra-Trail annoncé
Octobre 2019, l’euphorie.
En 2019, je réalisai mon 1er Ultra de plus de 100km en bouclant l’Endurance-trail des Templiers (106km-5295mD+). Après cette satisfaction personnelle, j’ai décidé de m’aligner sur le Tour des Cirques (TdC) 2020 (120km-7000mD+), une des épreuves du Grand Raid des Pyrénées (GRP). Thomas mon partenaire des Templiers est partant lui aussi.
Mai 2020, la désillusion.
Avec le GRP comme objectif de l’année, je réalise une bonne performance personnelle au trail du Vulcain (74km-2870mD+) en mars 2020. Mais la COVID survient, s’installe et dure. Elle signe l’annulation du GRP 2020. Déçu, mais toujours motivé je bascule mon inscription sur l’édition 2021. Thomas, lui fait le choix de la supprimer. Malgré les annulations successives des compétitions, j’ai réussi à courir le trail de Brocéliande (52km-1300mD+) en septembre. C’est la mince consolation, de cette année 2020 si particulière.

Avril 2021, l’envie.
Les confinements et les couvres feux successifs, ont mis à rude épreuve le moral des trailers. Comme beaucoup, sans la perspective d’une compétition, mon volume d’entrainement chute à mesure de la baisse de la motivation. Mais ces plus longues journées d’avril, cet appel du printemps, ce retour du soleil et le chant des oiseaux réveillent mon envie de fouler les routes de nos plaines, les sentiers de nos forêts, les voies de notre bord de Loire et………………..les monotraces des montagnes. Ça picote, ça démange, ça titille, je me souviens, j’y pense, je me projette et hop j’y vais, je rechausse les baskets pour un footing, une séance de fractionné, une séance de côtes ou une rando-course, au cours desquelles un lancinant murmure se fait entendre……GRP, TdC…

Mais le TdC est une course de montagne bien différente des Templiers : c’est 40% d’abandons et un temps médian des arrivants de 33h45. Les Templiers c’est 25% d’abandons et un temps médian de 19h15. Sur le TdC nous sommes donc dans une autre dimension.

Mai 2021, l’entrainement – la préparation.
N’ayant pas trouvé de Petit-Marsien motivé pour m’accompagner sur ce défi, je me préparerai et j’irai seul. Même pas peur. Allez, le 26 avril c’est parti pour 16 semaines de prépa.
Bilan :
– 16 semaines – 100hrs de running – 50 sorties – 900km parcourus – 18000mD+ gravit – 30 séances de 30’ d’étirements.
– 2 trails de préparation :
o Le 12/06 : Le May Etik Trail (50km*100mD+*100mD-*5h43*48ème/150)
o Le 10/07 : L’Ultra-LAT (Luchon Aneto Trail) – (86km*5380mD+*5380mD-*16h31*131ème /297)

La phase logistique
Dimanche 15 août, je fais une dernière sortie vallonée, qui me laisse plutôt de bonnes sensations : pas de douleurs particulières et des jambes plutôt véloces. Et pourtant, milles questions m’assaillent : suis-je bien prêt ? Ai-je bien tout ce qu’il me faut (vêtements, matériel, alimentation, trousse de secours, … ) ? Suis-je capable de passer une nuit entière, seul à courir dans un environnement sinueux et inconnu ? Comment gérer mon effort sur un trail de plus de 30hrs ? Suis-je tout simplement capable de réaliser un tel effort ?
Bref, le stress commence à monter. Pour évacuer un peu et me rassurer, dès le lundi je fais l’inventaire et je prépare mes affaires. J’étudie de nouveau le parcours, en essayant de me projeter pour savoir où j’en serai à la nuit tombante, au bout de combien d’heures j’arriverai à la base de vie, etc…… Cette analyse, si elle s’avère juste, me permet d’arbitrer entre ce que je garde dans mon camelback et ce que je mets dans le sac qui restera à la base vie de Luz Saint Sauveur au 87ème km. Après avoir ausculté la trace de manière chirurgicale, après avoir disséqué ma préparation et mon résultat de l’Ultra-LAT, je suis persuadé de pouvoir boucler cet ultra en 33hrs, en me faisant mienne la maxime de Robert Fitzgerald Kennedy « Seuls ceux qui prennent le risque d’échouer spectaculairement réussiront brillamment ».
La stratégie mentale :
– Oublier cette référence à l’ultra trail.
– La remplacer par une notion de randonnée de 2 jours en montagne où en marchant entre 4 et 5km/h, je boucle les 120 kms en 30hrs environ.
– Diviser cette randonnée en 3 parties de 10hrs longues de 40kms chacune. La 2ème partie correspondant à 10hrs de course nocturne.
Mardi 17 août, je fais ma dernière séance très cool. Tout va bien.
Le jeudi 19 août à 9hrs c’est seul que je pars de Petit-Mars, Annie ne pouvant m’accompagner. Après 4hrs de route sous un ciel très gris et des averses, je m’accorde une pause déjeuner (salade de riz, riz au lait et fruits secs). J’arrive à Vieil-Aure à 16h30 et je vais immédiatement récupérer mon dossard et déposer mon sac de base-vie. C’est ensuite à pied que je vais prendre possession de ma chambre au centre de vacances de l’Eterlou, à 200m de la ligne d’arrivée. Après m’être installé, je vais participer au briefing d’avant course où l’on nous donne notamment les dernières consignes de sécurité. Ça y est, je suis dans l’ambiance trail. Je vois passer des trailers du 220km, qui n’en sont qu’à leur 60ème km et qui pourtant semblent déjà très éprouvés. Les voyant dans cet état et mesurant l’ampleur de ce que je devrais réaliser moi-même dans ces montagnes imposantes qui nous entourent, je suis saisi d’anxiété et d’une certaine panique. Ne me suis-je pas engagé avec trop légèreté et d’insouciance ?
Plutôt que de rester là à me faire peur, je rentre rapidement au gîte où je dîne en compagnie de deux concurrents du TdC. Un l’a déjà fait en 2019 et en nous décrivant son expérience passée, il est loin de nous rassurer sur ce qui nous attend.

Mon GRP-Tour des Cirques
C’est à 7h30 que je me lève ce 20 août pour déjeuner dans la salle commune où les concurrents du TdC se retrouvent. A 9hrs nous partons ensemble pour rejoindre les navettes qui nous conduiront à Piau-Engaly, lieu du départ. L’heure de car sur les routes sinueuses se fait en silence, laissant deviner l’anxiété de chacun. A 10h30, le stater nous demande de rejoindre le SAS. Il nous répète les consignes de sécurité et tant bien que mal, il tente de chauffer les concurrents. Mais pas un bravache pour fanfaronner et surmonter cette inquiétude qui semble bien installée au sein du peloton. La musique est lancée, il égrène les dernières secondes et les 615 partants s’élancent.

J à 12h30 – 221ème place – Check Point 1 – Piau Engaly (aller) – Piau Engaly (retour)
(Section 1h30’ * 8,9km * 743mD+ * 743mD-)
Nous débutons par 100mD- sur 1km, avant une première montée de 743mD+ sur 5km pour grimper à 2530m d’altitude, puis redescendre de 643mD- sur 3km. Comme annoncé, il fait chaud et le ciel dégagé laisse la voie libre au soleil, qui déjà met nos organismes à l’épreuve. Je passe à ce 1er ravito en 1h30 comme prévu. J’ai été efficace dans la montée, mais bien moins dans la descente, trop technique pour moi et sur laquelle je me ferai énormément doubler.

J à 16h10 – 462ème place – CP2 – Piau Engaly – Gèdre (aller)
(Section 3h40’ * 16,5km * 838mD+ *1651mD-) – (Cumul 5h10’ * 25,4km * 1581mD+ * 2394mD-)
Il nous faut grimper 838mD+ sur 8km pour arriver au Port de Campbiel à 2596m d’altitude, avant de redescendre 1651mD- sur 8km. Là encore la montée passe très bien et le panorama qui s’offre à nous est magnifique. Je prends le temps de faire quelques photos, mais le vent fort nous invite à ne pas nous éterniser au sommet. Pour éviter de me faire doubler de nouveau, je lâche les chevaux dans la descente. Mais dans ces cailloux et ces roches, je ne suis vraiment pas à l’aise et ce qui devait arriver arriva : je chute lourdement et j’ai besoin de l’aide de 2 trailers pour me relever, car la hanche a tapé sur une pierre et j’ai mal. Je redémarre tout doucement, je me fais doubler de toute part. Je ne me sens pas au mieux du tout. Effectivement, quelques minutes après cette chute je vomis. Je termine cette partie très difficilement en courant peu, en titubant parfois et en chutant une seconde fois en arrivant au ravito de Gèdre à 1010m d’altitude. Je vais directement m’allonger par terre dans un coin de la zone. Je suis entouré de 2 autres garçons qui ne semblent pas au mieux eux aussi. Un bénévole vient prendre de nos nouvelles. Il se propose de m’apporter une soupe, mais je décline son offre, incapable de boire ou de manger quoique ce soit. J’entends autour de moi des bénévoles dire que la chaleur a joué des tours à beaucoup et que sur ce ravito la casse est sévère. Je suis tout de même assez lucide pour faire le point : j’ai 1h45 d’avance sur la barrière horaire. Je ne vais donc pas me précipiter pour déclarer mon abandon. Je ne le veux pas. Il est urgent de ne rien faire, de récupérer et de prendre le temps avant de se réalimenter. Je reste 30 minutes vautrer sur le goudron, avant d’accepter un bol de soupe que m’apporte un trailer. Je bois doucement par petites gorgées et puis je me lève pour en prendre une seconde, puis grignoter quelques TUC et du fromage accompagnés d’un verre de coca. Le bilan qui s’impose après 1h15 d’arrêt est celui-ci : côté digestif ça semble aller mieux. La hanche n’est pas aussi douloureuse que cela. J’ai conscience d’avoir perdu énormément de place et d’être maintenant en queue de classement. J’ai conscience que mon objectif de 33h s’est envolé dès ce 25ème kilomètre. Mais je me réjouissais de découvrir le cirque de Gavarnie : c’est décidé, je verrai Gavarnie, je n’abandonnerai pas à Gèdre. Je me beurre les pieds de crème anti-frottement, je me masse les cuisses, la hanche et les fessiers, je remets de la crème solaire et je quitte Gèdre, 10 minutes seulement avant la barrière horaire.

J à 20h20 – 509ème place – CP3 – Gèdre (aller) – Gavarnie
(Section 4h10’ * 12,9km * 855mD+ et 478mD) * (Cumul 9h20’ * 38,3km * 2436Md+ * 2872mD-)
Il nous faut grimper 855mD+ sur 6km pour arriver au Hount de Ourious à 1665m d’altitude, avant de redescendre 478mD- sur 7km. Mon état s’est nettement amélioré, mais ce n’est tout de même pas la grande forme. Sur cette 1ère partie ascendante, je pioche en me courbant sur mes bâtons, en forçant sur les bras et en donnant un coup de rein pour gravir chaque mètre de cette montée. Je ressemble plus à un baudet du Poitou, lent mais besogneux et têtu, qu’à un bouquetin rapide, agile et joueur. Mais en parcourant seulement 3km par heure ; c’est interminable ; j’arrive enfin au sommet. Sur cette section montante j’ai bien l’impression d’avoir été doublé par de nombreux concurrents et cela ne me va pas. Il me faut stopper cette hémorragie et me reprendre. Tout est possible puisqu’il reste 2/3 de la course à faire. Mon point bas de méforme est passé alors que pour un bon nombre de trailers il reste à venir. Je devrai donc remonter au classement. Sur la seconde partie, plutôt plate ou faiblement descendante, le soleil déclinant me permet de retrouver un peu de fraicheur et ce dans tous les sens du terme. Je me remets à courir et c’est avec une joie enchanteresse que je rentre dans le cirque de Gavarnie, distinguant sa cascade là-bas au loin. J’arrive au ravito, dans le centre de Gavarnie à 1390m d’altitude avec 1h10 d’avance sur la barrière horaire. Ce ravito n’est pas très bien organisé et il nous faut faire la queue debout durant 25 minutes. Même pas une chaise pour s’asseoir. Un calvaire pour nos pauvres jambes. Comme sur chaque trail, je mange une soupe de pâtes, des TUC, du fromage, des quartiers d’orange et je bois du coca et de l’eau gazeuse. Je prends le temps d’allumer mon téléphone et de lire les messages d’Annie et des enfants, ainsi que ceux de tous les copains du RBPM qui me suivent sur le LIVETRAIL. Les petits mots des uns, les attentions des autres me réconfortent. Je retiens notamment le message de Pedro « Un ultra est fait de hauts et de bas. Tu as connu le bas, le haut est à venir ». Je prends et je me fais mienne cette phrase. Boosté par ces messages, je me prépare à passer une nuit à courir : je me masse, je change de tee-shirt, j’enfile ma veste et je m’équipe de ma frontale. Je jette un œil à ma montre et je constate que j’en suis quasiment à 40km : je viens de boucler la première partie de ma randonnée.

J à 23h03 – 494ème place – CP4 – Gavarnie – Refuge d’Espugette
(Section 2h43’ * 7,5km * 734mD+ et 48mD-) – (Cumul 12h03’ * 45,8km * 3170mD+ * 2920mD-)
Cette portion est agréable. Il nous faut grimper 734mD+ sur 7km pour arriver au Refuge d’Espuguette à 2015m d’altitude. Je me sens de mieux en mieux et je grimpe bien plus efficacement. J’en suis maintenant certain, mon coup dur est passé et j’irai au bout.

J+1 à 03h14 – 443ème place – CP5 – Refuge d’Espuguette – Gèdre (retour)
(Section 4h11’ * 16,2km * 441mD+ * 1528mD-) – (Cumul 16h14’ * 62,0km * 3611mD+ * 4448mD-)
Il nous faut encore grimper 441mD+ sur 2km pour arriver à Hourquette d’Alan à 2425m d’altitude, avant de redescendre 1528mD- sur 14km. Donc pas de difficulté particulière sur cette partie. Et pourtant, il devait être écrit que je connaitrais un GRP compliqué. Me sentant plutôt à l’aise dans la montée, je me détache du groupe de 3-4 coureurs avec lesquels j’étais parti du Refuge d’Espuguette. Je ne crains pas de me retrouver seul dans la nuit à la lueur de ma frontale. Inconsciemment, nous devons conditionner notre esprit à ce qui l’attend, car en y repensant, dans d’autres circonstances, je ne serai pas rassuré du tout, seul, en pleine nuit et en altitude, dans des montagnes qui me sont inconnues. Avançant d’un bon pas sur la corniche, je suis surpris par un bénévole qui va passer sa nuit là et qui me dit de bien serrer à droite le long de la barrière rocheuse, car le passage n’est pas très roulant et un peu vertigineux sur 1,5km. En effet, dans un virage où la paroi disparait, ma frontale n’éclaire que le vide. Je ne peux pas passer, j’ai peur. Je me couche le long de la roche et je décide d’attendre que ceux que j’avais distancés me rejoignent. Au bout de 7-8 minutes un trailer arrive enfin. Je lui explique ce qui se passe. Il ne craint pas le vide et me dit de le suivre de près. Voilà, en 30 secondes le virage est franchi sans problème. Merci à toi l’inconnu. Nous poursuivrons ensemble jusqu’au sommet avant d’être rejoint par 2 jeunes filles et un garçon qui descendent très bien. Mon compagnon de la corniche n’arrive pas à suivre. Nous formons donc un groupe de 4 trailers. Efficaces, nous doublons des concurrents. Mais à 2h00 du matin, nouveau coup du sort. Sur un passage montant, je pioche et je m’appui sur mes bâtons pour suivre mes 3 compères et subitement, un de mes bâtons casse et je chute. Merde … je suis maudit. Mais non tu as malgré tout beaucoup de chance : 1-ton bâton a cassé du côté talus et non pas du côté pente…. Cà aurait pu entrainer une chute plus grave. 2-le fameux garçon est un gars du coin qui n’a pas de dossard et qui accompagne gentiment ces deux copines pour la nuit. Il me propose de me donner ses bâtons. Je suis un peu gêné, mais très heureux de sa proposition que j’accepte. On discute pour se fixer un RDV à l’arrivée pour que je lui rende son matériel et le groupe repart. Merci à toi l’homme des Pyrénées, sans ta gentillesse et sans ta confiance, je pense qu’avec un seul bâton j’aurai abandonné. Nous arrivons tous les quatre au ravito de Gèdre à 3h15 du matin. Je suis en bonne forme et je souris en retrouvant l’endroit où il y a 11 heures maintenant j’étais allongé, très mal en point et proche de l’abandon. Comme quoi, notre corps est capable de grandes choses. Il est doté d’une extraordinaire capacité de résilience, dès lors que l’esprit l’oblige. Le corps crie, le corps hurle, le corps pleure, mais c’est un caprice et finalement il se plie à la volonté et aux exigences mentales qui le contraignent à sécher ses larmes, à se relever et à endurer plus encore. Passé ces considérations, je m’astreins au même régime alimentaire et aux mêmes massages et je repars avec mes deux filles.

J+1 à 07h30 – 368ème place – CP6 – Gèdre (retour) – Luz-Saint-Sauveur
(Section 4h16’ * 16,2km * 766mD+ * 1034mD-) – (Cumul 20h30’ * 78,2km * 4377mD- * 5482mD-)
Avant d’atteindre la base vie de Luz-Saint-Sauveur et le 2ème gros ravitaillement, il nous faudra jouer aux montagnes russes : grimper 450mD+ sur 5km, redescendre de 550mD- sur 4km, remonter de 316mD+ sur 3km et enfin se taper une belle descente de 484mD- sur 4km. Les filles peinent dans la première montée et je décide de partir devant, en prévoyant qu’elles me rattraperont dans la descente qui suivra, car elles sont très à l’aise sur les portions descendantes. Mais la forme est bien revenue, je vais plus vite, et elles ne me rejoindront jamais. Le jour pointe. La lumière d’abord timide découvre les montagnes en les habillant d’une variété de couleurs sombres et ternes, puis s’enhardissant, elle les teinte de nuances plus claires et chatoyantes. Certaine de vaincre la nuit elle caresse maintenant les feuilles des arbres, pour s’infiltrer enfin dans le sous-bois dans lequel nous courons. Au rythme de cet éveil de la nature, mon corps se ranime. Je me sens bien et cette nuit blanche ne me pèse pas. Un coup d’œil à ma montre me laisse penser que d’ici 2 km je devrai arriver à la base vie de Luz. Mentalement je fais le point et l’inventaire de ce que j’ai dans mon camelback : j’ai à manger, j’ai des tee-shirts, j’ai mes crèmes de soins,… Je décide donc de ne pas récupérer mon sac de base-vie, et de ne prendre du temps que pour manger, faire le plein d’eau et passer chez le podologue car des ampoules et les ongles des orteils commencent à me gêner et je sens la douleur s’amplifier insidieusement. Il faut les faire soigner, car la journée sera encore longue. En rentrant dans la base vie, je suis saisi par la chaleur et l’odeur nauséabonde qui inonde la salle. Ici c’est la cour des miracles : nous sommes tous crasseux, des gars pieds nus marchent avec difficultés montrant leur orteils meurtris. D’autres torse-nue tentent avec mille difficultés d’enfiler un tee-shirt sec, mais fourbus et courbaturés ils doivent se faire aider pour le faire descendre dans leur dos. Bon nombre sont attablés devant leur plateau, les yeux perdus dans leur bol de soupe ou flottent quelques coquillettes. Certains, hagards et amorphes sont assis par terre, se demandant peut-être s’ils pourront se relever. A l’écart, d’autres enfin ont fait le choix de dormir en profitant des quelques lits de camps posés là par les bénévoles. Cette vision presque spectrale et fantomatique, me laisse à penser que mon bon état physique en cet instant, est lui, plutôt bien réel. Je ne perds donc pas de temps ici et je me dirige vers un podologue qui me prend tout de suite : j’ai encore de la chance. Pendant qu’il me panse les talons et les orteils, je regarde ma montre qui m’indique le 80ème kilomètre : j’ai donc bouclé les 2/3 de ma fameuse randonnée. Mentalement cette image me booste, me donnant cette impression que ce dernier tiers auquel je vais m’attaquer n’est plus qu’une formalité. Après une pause d’une heure, je repars accompagné d’un autre concurrent.

J+1 à 13h03 – 296ème place – CP7 – Luz-Saint-Sauveur – Refuge de la Glère
(Section 5h32’ * 14,3km * 1609mD+ * 186mD-) – (Cumul 26h03’ * 92,5km * 5986mD- * 5668mD-)
5h30’ pour couvrir 14km et arriver ici au 7ème ravito. Au sortir de Luz, nous sommes allés vers l’est, suivant des sentiers simples et agréables, longeant le ruisseau de Boulou. Mais après ces quelques heures d’enchantement, nous avons attaqué le Néouvielle : c’est un immense et interminable champ de galets et de cailloux, dans lequel nous ne pouvons rien faire d’autre que de marcher. C’est cassant, les pieds mis à rude épreuves encaissent difficilement tous ces chocs traumatisants. C’est exténuant, les cuisses sont douloureuses et presque tétanisées. Les bras sont fatigués et les biceps endoloris de trop pousser sur les bâtons. Une extrême vigilance est nécessaire et l’attention de chaque instant est usante, éreintante. Le terrain de jeux est ingrat, ennuyeux et piégeux et ce foutu refuge de la Glère qui ne se montre pas. Ce sera pour moi le refuge de la Galère. Je suis dans un de ces moments difficiles, d’extrême fatigue et de découragement. Mais j’ai encore ; et pour combien de temps ; cette capacité à traverser sans sombrer, ce moment critique où tout peut basculer du bon ou du mauvais côté, de la poursuite à l’abandon. Alors, je m’en remets à mon imagination et je m’invente cette ligne de crête de réussite de mon GRP : à droite la vallée verdoyante et ses pentes douces, à gauche ces roches noires et abruptes. Dans un éclair de lucidité je décide de partir à droite. Mais que c’est dur et compliqué de mettre un pied devant l’autre. Comme souvent encore dans ces moments critiques, je m’invente cette vie de résistant captif maigre et affamé. Evadé, je suis traqué, pisté par des chiens féroces et des soldats en armes. Malgré ma très mauvaise santé, je trouve les ressources pour fuir, pour courir et leur échapper. Je me sortirai de ce Néouvielle. Effectivement, derrière une crête nous apercevons une bâtisse qui surplombe un lac. C’est magnifique. Nous y sommes. Ce ravito du refuge de la Glère n’est qu’un point d’eau, il n’y a rien à manger. Comme il fait chaud maintenant, je vide toutes mes poches pour les remplir par de l’eau fraiche. L’arrêt est donc bref et je repars en compagnie de 4 jeunes Toulousains.

J+1 à 15h18’ – 295ème place – CP8 – Refuge de la Glère – Tournaboup
(Section 2h15’ * 6,7km * 69mD+ * 732mD-) – (Cumul 28h18’’ * 99,2km * 6055mD- * 6400mD-)
732mD- sur à peine 7km. Que cette descente fut difficile dans les pierres et les rochers qui n’en finissent pas. Sur notre petit groupe de 5 nous serons 4 à chuter. Les corps cris mais le mental tient. La douleur est là qui monte. Je la sens venir sournoisement, lentement, mais surement. Ce n’est pas comme la douleur triste du malade qui réduit, qui empêche, qui invalide et qui peut vous faire souhaiter d’en finir. Cette douleur-là, qui résulte de l’effort extrême me fait entendre mon cœur et mes poumons, fait vibrer mes muscles et mes tendons, fait claquer mes pieds et mes tempes. Cette douleur-là, c’est la vie. Elle me porte, elle me transcende, elle m’illumine, elle joue avec mes limites et elle me conduit au dépassement de moi-même. Enfin, nous devinons un peu plus bas un large chemin plat et terreux. Nous avons tout de même du mal à récupérer. Nous sommes tous très éprouvés par ce qui nous venons de subir et qui s’ajoute à ce que nous nous infligeons depuis 15 heures. Nous croisons quelques marcheurs qui nous encouragent, qui nous félicitent, mais leur sollicitude nous est presque indifférente tant nous sommes épuisés. Enfin, nous arrivons à Tournaboup. Je prends le temps de bien me ravitailler et de discuter avec des trailers rescapés du 220km qui ont passé deux nuits dehors. Chapeau bas Messieurs. Ici nous retrouvons aussi les concurrents du 80km.

J+1 à 17h52 – 248ème place – CP9 – Tournaboup – Hourquette-sur-Nère
(Section 2h34’ * 9,2km * 981mD+ * 86mD-) – (Cumul 30h52’’ * 108,4km * 7036mD- * 6486mD-)
Je suis resté un bon moment sur ce ravito, pour me refaire une santé tant physique que mentale, car ses pierriers que nous avons traversés durant ses 6 dernières heures m’ont laminé. Le repos a été bénéfique, car j’attaque cette montée avec un esprit positif. Il est vrai qu’autant je suis médiocre dans les descentes, autant je suis puissant dans les montées. Je double d’ailleurs beaucoup de gars sur ces 10km, mais je pense que certains d’entre eux étaient alignés sur le 80km. Je n’ai donc pas dû gagner autant de place que cela sur ma course. J’arrive relativement bien au sommet de Hourquette-sur-Nère à 2465m d’altitude. Mais je sais que les 20km qu’il nous reste à parcourir, représentent 90% de descente. Cà m’inquiète et je calcule rapidement qu’à raison de 3 à 4km/h, j’en ai encore pour 6 à 7hrs de course. Mais je suis convaincu que si je ne fais pas de mauvaise chute, j’arriverai au bout.

J+1 à 20h17 – 245ème place – CP10 – Hourquette-sur-Nère – Restaurant de Merlans
(Section 2h25’ * 8,0km * 299mD+ et 601mD-) – (Cumul 33h17’ * 116,4km * 7335mD+ * 7087mD-)
Le départ est déjà très compliqué pour moi. Le sentier étroit, mais un peu plus roulant que les précédents, attaque directement la pente vertigineuse. Je ne suis vraiment pas à l’aise et je me fais doubler par de très nombreux concurrents du 80km. A mi-parcours, nous avons un point d’eau auquel je m’arrête, car il fait toujours chaud. Je double un concurrent du 220km qui ne peut plus avancer. J’ai mal pour lui, car il semble vivre un véritable calvaire. Mais il m’assure qu’il ira au bout. Il n’a pas fait 200km pour s’arrêter à 20km de la ligne d’arrivée. Chapeau et bon courage mon garçon. Enfin, au détour d’une corniche, nous apercevons le fameux restaurant de Merlans. Là encore, je prends le temps de bien me ravitailler, je change de tee-shirt, je mets ma veste et je me visse ma frontale sur le crâne. Ayant changé la batterie de ma lampe, je la mets à la puissance maximale, sachant qu’elle tiendra jusqu’à l’arrivée. Ainsi je profiterai d’un éclairage optimal pour éviter les pièges du terrain et les éventuelles chutes. Je pars du ravito accompagné d’un jeune concurrent du 80km, qui est originaire du coin et qui me dit connaitre la descente finale. Je lui dis que je suis un piètre descendeur, mais il se propose de me trainer. Il me dit que cette dernière partie très pentue, est malgré tout très roulante.

J+1 à 22h43- 230ème place – CP11 et arrivée – Restaurant de Merlans – Vieille Aure
(Section 2h26’ * 13,4km * 115mD+ * 1393mD-) – (Cumul 35h43 * 129,8km * 7450mD+ * 8480mD-)
Nous attaquons par une montée de 115mD+ sur 1,5km qui me permet de me remettre en jambes. Nous arrivons au Col du Portet à 2214 m d’altitude et nous nous élançons dans la descente, qui sur 7km va nous faire perdre 1300m d’altitude, soit un dénivelé de -18%. Je me cale donc derrière le petit jeune. Je me mets en position squatt et je le colle à 50cm. Il descend vite et dans ma position les ischios me brûlent, les chevilles sont douloureuses, mais je le suis sans perdre un pouce de terrain. Je ne veux pas le laisser partir sachant que si je devais finir seul cette descente, j’irai bien plus lentement. A travers les arbres, nous apercevons, légèrement en contre-bas, les lumières du village de VIGNEC. Il nous reste 5km et le sentier est maintenant presque plat. Inconsciemment porté par l’euphorie de bientôt franchir la ligne d’arrivée, transcendé par mon exploit personnel de boucler ce 120km de montagne, je demande à mon compagnon d’accélérer. Il me dit qu’il ne peut pas suivre, mais que j’y aille.

Et là c’est parti pour 5km de kiff : après 34hrs de courses j’arrive à maintenir un rythme de 10km/h. Je double des concurrents du 120km et d’autres du 80km. Abreuvé des encouragements du public qui me porte, j’accélère encore, je suis comme un taureau lâché dans l’arène lorsque je rentre dans veille-Aure. Je reconnais cette portion et je sais qu’au dernier virage, à l’angle de cette rue, je déboulerai dans le petit bourg où le public se masse dans les buvettes le long des 300 derniers mètres qui mènent à l’arche d’arrivée. J’entends surtout la foule des anonymes qui par ses encouragements nous témoigne de son admiration et de sa reconnaissance. De chaque côté les applaudissements des adultes, les mains tendues de jeunes enfants, heureux de toucher ces héros anonymes, sans bien comprendre pourquoi à cet instant on qualifie ces trailers de surhomme. Ils sont pourtant bien fragiles ces coureurs hirsutes et crasseux.

Je ne suis plus moi-même et dans un état second j’entends le speaker dire « et voilà un concurrent du 120 du Tour des Cirques qui nous arrivent, c’est Christophe TAVEAU qui termine en sprintant ». En entendant « sprintant », je reviens sur terre et je réalise que malgré moi, j’ai accéléré comme un fou furieux, pour débouler sur le tapis rouge.

Enfin après 129,8km, après 7450mD+, après 8480mD-, après 35h43 d’efforts, je franchis la ligne d’arrivée et je m’arrête. Je termine 230ème sur 615 partants (278 abandons soit 45%). En un seul infime instant de relâche, toute la tension de ces 35 heures rompt le barrage mental que je m’étais imposé et, comme les eaux d’une digue qui cède et qui inonderaient la vallée, la douleur vive et mordante s’infiltre dans cette brèche de faiblesse. Le liquide de chaque ampoule doit fluer et refluer dans ses poches de peaux gonflées et mes pieds me brulent. Je suis immobile, mais je vois les muscles de mes mollets tressauter sans cesse dans un mouvement sec et régulier. Mes tibias épuisés par toutes ces inconfortables et longues descentes me semblent fragiles comme du verre, prêts à se briser. Mes cuisses et mes ischios sont de pierre, comme si la chaire, magma en fusion s’était subitement refroidit et solidifiée. Mes hanches me font souffrir, comme si les mâchoires du bassin s’ouvraient et se refermaient sur elles en les broyant chaque fois un peu plus. La douleur qui monte, la tension qui descend, la main de ce bénévole qui se pose sur mon épaule, c’en est trop, ma vue se trouble et des larmes perles de mes yeux rougis. Ni larmes de souffrance, ni larmes de joie, ce sont les larmes du contentement simple de celui qui, sans avoir fait un exploit – les héros sont à chercher ailleurs que dans un peloton de trailers – est allé au bout de lui-même et au bout de ses propres limites physiques et mentales. C’est certainement ce qui explique que nous consentions à nous faire si mal pour ressentir finalement autant de délectation. Avec le soutien de mon bénévole, mais avec regrets, je consens à avancer et à quitter cette zone d’arrivée, car là-bas, à quelques dizaines de mètres, de l’autre côté du barnum, je sais que je quitterai définitivement la magie de ce trail et que tout sera fini. La réalité fera alors place aux souvenirs, qui me resteront impérissables.

Mon Tour des Cirques en langage marin :
– J’étais mal embarqué,
– J’ai bien failli sombrer,
– Le mental m’a remis à flots et j’ai ramé,
– J’ai subi d’autres avaries qui m’ont fait tanguer,
– Mais la volonté m’a fait tenir mon cap,
– Pour arriver à bon port.

Christophe TAVEAU – RBPM Team

    Moallic alan | 22 août 2022 à 12 h 40 min Répondre

    Bravo pour cette longue tirade lyrique, et pour ta performance bien-sûr ! Pour nous, mon copain de course et moi, c’est vendredi prochain qu’on se lance dans cette folle aventure. Il y a un proverbe grec qui dit: Endurer c’est se battre sans combattre, sans peur ni espoir mais en totale liberté. On verra ! Merci pour ce témoignage.

    Alan. Concarneau

      TAVEAU | 7 septembre 2022 à 17 h 39 min Répondre

      Bonjour,
      J’espère que ta course du GRP 2022, c’est bien passée. Pour ma part j’étais cette année sur le 160km.
      A venir mon récit de mon Ultra Tour du GRP 160 de cette année 2022

    Matthieu | 4 août 2023 à 9 h 45 min Répondre

    Merci pour votre partage et pour ce beau et chouette récit !

    Au plaisir de vous (re) lire 🙂

ROUSSILLON STÉPHANE | 29 août 2021 à 9 h 27 min Répondre

Un grand bravo aux bénévoles pour leur gentillesse,leur dévouement et leur humour une grande équipe formidable…un coup de chapeau pour l’organisation,un travail de TITAN et que de responsabilités.

Merci et respect à tous…BRAVO !!!!

Sportivement Stéphane Roussillon( dossard 2532)

Je remercie toutes les équipes (ravitaillements, médicale, logistique, administrative…) , les communes traversées d’avoir pris bien soin des coureurs ( notamment de mon mari!)tout au long de leurs périples. C’est rassurant pour les familles car nous ne pouvons pas être à chaque ravitaillement !!

Bravo à tous! Chapeau bas👍

Amicalement

Emmanuelle Roussillon, épouse du trailer dossard 2532😊

Walczak-Capèle | 26 août 2021 à 10 h 00 min Répondre

Bonjour,

Ce petit message est un peu dérisoire mais je tenais à vous remercier pour la grande qualité dans l’organisation de ce trail. Notamment, je voudrais vraiment remercier les bénévoles qui ont été fabuleux, toujours attentifs, souriants, drôles. Je me dis que c’est vraiment important qu’ils soient chaleureusement remerciés, de passer tout ce temps au service de coureurs. Ce ne doit pas être simple et pendant la course, on n’a jamais le temps de les remercier comme il se doit.

Le trail était magnifique (même si la dernière montée avant Merlan était dure :)).

Le repas de fin de course était lui aussi délicieux.

Toute cette organisation donne le vertige, bravo !

J’espère vraiment que vous êtes contents de cette édition, vous pouvez en être très fiers.

Bravo encore une fois et merci à tous les volontaires.

Jérôme, dossard 1258 sur le 160.

Grehal boris | 23 août 2021 à 18 h 02 min Répondre

Un Immense merci ! Une course magnifique, exigeante et sauvage . Une orga TOP LA MOUETTE , des bénévoles au petit soins comme je n’ai jamais vu nulle part ailleurs !!!!! Sans leur attention , leur gentillesse et leur altruisme j’aurais Sans doute abandonné👏👏👏 ! Le GRP ces des images plein la tête, un défi sportif de taille mais surtout des émotions énormes !!
Vive le GRP et vive les cailloux ! La bis et à une prochaine c’est une évidence 🥰🥰

Faut | 23 août 2021 à 7 h 52 min Répondre

Mon fils a participé au Circuit des Lacs 2021.
Nous avons suivi sa course grâce à votre site.
Nous vous remercions pour la qualité de ce site ; aucun Bug ; info très complètes et actualisées très fréquemment !
Un grand bravo !

    Ange | 23 août 2021 à 9 h 54 min Répondre

    Merci de votre témoignage

didier dit thorman | 7 août 2020 à 19 h 13 min Répondre

Nous vous remercions pour la mise à disposition des informations sur le parcours du Tour des Cirques pour soutenir le tourisme dans la région.
Cela nous a incités à entreprendre cette belle aventure en cinq jours et nous avons particulièrement apprécié les paysages et l’accueil des différents hébergements.

une initiative solidaire de votre part, loin du sport-business qui caractérise de plus en plus les grandes épreuves.

    Ange | 7 août 2020 à 20 h 53 min Répondre

    Merci de ce commentaire qui nous encourage dans notre action.

Bacquey Fabrice | 15 mai 2020 à 8 h 10 min Répondre

Bonjour à tous,

Je viens en quelques lignes vous adresser un message de soutien en cette période si délicate pour vous. J’imagine à quel point vous devez être tourmentés par l’actualité et la prise de décision doit être terrible car elle ne peut satisfaire tout le monde. Je trouve que votre manière de gérer la situation est exceptionnelle et j’espère qu’au final cette méthodologie vous donnera raison et que nous pourrons nous retrouver sur les sentiers en Août 2020. J’ai pu lire quelques commentaires sur les réseaux sociaux de personnes qui ne comprennent pas votre position et qui voudraient que vous cédiez à la panique et annuliez d’ores et déjà malgré une lueur d’espoir. Comment peuvent-ils penser une seule minute que vous soyez irresponsables au point de laisser plus de 4000 coureurs, familles et bénévoles prendre le risque d’une contamination ? Comment imaginer qu’une organisation aussi sérieuse n’est pas capable de mettre en place des conditions sanitaires adaptées à la situation ? Je peux comprendre que l’on ai pas envie de prendre de risque parce que la maladie fait peur et dans ce cas je peux comprendre qu’un coureur annule sa participation. En revanche, je ne comprends pas que l’on puisse juger une organisation qui tentera de maintenir, dans la mesure du possible, une course d’une telle renommée et qui est l’image de l’association. Vous devrez faire face à des détracteurs, des insatisfaits, des complotistes, des inquiets, des jaloux, des donneurs de leçons et c’est tout à votre honneur de les ignorer et de continuer à laisser espérer les personnes qui vous suivent, vous font confiance et vous soutiennent. Je fait parti de ces derniers et je suis à fond derrière toute votre équipe. J’espère que ce message vous donnera un peu de baume au cœur. Les détracteurs ne manquent pas d’arguments (risque sanitaire, principe de précaution, manque d’entraînement, consignes gouvernementales, 2ème vague d’épidémie,..) et l’évolution de la situation pourrait leur donner raison dans les prochaines semaines. Si vous deviez annuler la course cela serait terrible et difficile à digérer mais nous le comprendrions. En revanche, si la course est maintenue, elle aura vraiment une saveur particulière et la fête sera d’autant plus belle. Encore une fois, je salue votre courage et votre capacité à résister à la pression qui découle des annulations en chaîne, y compris des grosses « machines ». Je ne sais pas de quelle manière mais si jeux peux vous être utile et apporter mon aide ce serait avec un énorme plaisir, je viens régulièrement à Cauterets car j’y possède un appartement. J’ai fait le tour des cirques en 2018 et je suis inscrit sur l’ultra cette année. Le trail est une passion pour moi et vous me permettez de rêver à un futur rempli de plaisir sur les sentiers pyrénéens.

Bien à vous et encore un grand merci à l’organisation, les bénévoles et vos partenaires.

Fabrice Bacquey

Lumbroso | 23 mars 2020 à 15 h 56 min Répondre

Bonjour,
Le GRP … une course hors norme. J’ai bouclé 2 fois le 160, 2 fois le 220 et de nouveau présent sur le 160 en 2020. Je n »ai pas l’habitude de refaire deux fois la mémé épreuves tant il y en a (j’ai déjà boucle la TDS, le mercantour, la montag’hard, l’UT4M….
Mais le GRP, c’est magique. Les paysages, les bénévoles, la difficultés. du parcours. Je suis fan, littéralement. Et voila comment on tombe amoureux des Pyrénéens.
Merci les bénévoles, merci l’orga, vous étés géniaux, je changez rien.

Laurent GUICHART | 13 septembre 2019 à 22 h 14 min Répondre

En 2014, à l’arrivée du GRP 80km, j’annonçais à ma femme et au copain avec qui j’avais couru : « 80km / 18h c’est le maximum que je ferai, plus c’est pas pour moi ! »…début 2019 j’annonçais aux mêmes que je souhaitais m’engager sur le 220km « pour voir ce que c’est » autant dire que cette décision les a laissé perplexes.

Bah maintenant j’ai vu et je ne regrette pas !

Jeudi 22 aout 6 heures.
J’y suis enfin car ça fait maintenant des semaines (des mois) que je ne pense qu’à ce moment.
Tous les voyants sont au vert : je suis reposé, le temps s’annonce clément.
Objectif finir en ne passant que 2 nuits dehors, je vise 63h (arrivée prévue samedi 21h).
Évidemment ça ne sert à rien de s’exciter au départ, j’ai calé mon plan de marche pour garder une avance « confortable » sur la barrière horaire pour faire face à l’imprévu.
La matinée se déroule sans encombre, les paysages sont magnifiques arrivés au premier ravitaillement à Payolle on se croirait dans le Jura, ça me rappelle les parcours de la Forestière VTT.
Commence bientôt le premier gros morceau : la montée au Pic du midi sans ombre sous un soleil qui commence à picotter.
Sur le dernier tronçon de l’ascension, première grosse émotion, un bruit sourd déchire le ciel : un Rafale passe en-dessous de nous en faisant le tour du pic du Midi.

Retour au col du Sencours et ravitaillement solide, j’ai commencé à bien puiser dans mes réserves, pour preuve, la purée Vico proposée ne m’a jamais semblé aussi bonne !
La descente vers Hautacam commence entre-coupée de belle petites montées, toujours pas d’ombre…aïe je commence à avoir des symptôme que je connais bien : je n’arrive plus à boire de grosses gorgées, pas question d’avaler du solide…il faut vraiment ralentir, continuer à boire très régulièrement par petite gorgée.

Hautacam, à peine plus de 40km parcouru, mais déjà plane le spectre de l’abandon, je m’allonge sur un lit de camp en essayant de finir mon gobelet plein de coca. Mon voisin se fait poser une perfusion, la sapeure lui annonce qu’elle ne le laisse pas repartir. Je fais profil bas. Après 1h30 ça ne s’arrange pas…mais ça ne s’aggrave pas, alors je repars pour Pierrefite. De toute façon, pour rentrer à Saint Lary, il faut descendre. Je marche toute la descente, toute cette préparation pour m’arrêter à la fin de la première journée : y’a pas moyen ! La nuit tombe, il commence à faire frais. A l’arrivée à Pierrefite, l’appétit est revenu, je refais les niveaux, une douche froide, changement complet et c’est reparti, je n’ai plus que 1h30 d’avance sur la barrière horaire. Sur le chemin je rencontre pas mal de gars bien entamés par la chaleur de ce premier jour, dire que la météo annonce encore plus chaud demain et samedi.
Le ciel est magnifique, je ne manque pas une occasion dès que je sui un peu isolé d’éteindre la frontale et de lever le nez pour rêver un peu.

La fatigue commence à bien se faire sentir, je vais dormir un peu à Estaing. Tous les lits de camps sont pris, pas grave je m’endors assis dans la salle du ravitaillement. Je découvre alors que j’ai des cycles de sommeil de 14 minutes, car les 2 micro-siestes que je fais ont exactement la même durée (ça se confirmera d’ailleurs plus tard).
Je repars bien requinqué toujours avec 1h30 de marge sur la barrière horaire, il fait très froid à côte du lac d’Estaing, heureusement ça monte bien on se réchauffe pour arriver au lever du jour au col « mais il est où ? ».

Descente jusqu’à Cauterets, ce n’est pas très rationnel, mais je suis maintenant persuadé que je vais aller jusqu’au bout et puis quelques minutes après je suis découragé…mon moral fait le yoyo comme un gamin de 4 ans. La fatigue me fait passer par tous les états émotionnels au rythme du cliquetis que font mes bâtons sur le chemin.
Je profite du passage en ville pour acheter de la crème solaire, j’ai la marque des dragonnes sur les mains et les mollets couleur Irlandais endormi sur une plage en Grèce. Je me souviens du père d’un copain qui avait toujours 10 balles dans la poche quand il partait en VTT pour se payer une mousse en cas de coup dur, je suis content d’avoir suivi son conseil, je note dans ma liste « avoir du liquide = indispensable ».
La montée vers le Pont d’Espagne se fait au milieu de promeneurs qui râlent parce que le panneau indiquait 1h pour monter au lac de Gaube et il marche déjà depuis 1h30…on n’a pas tous les mêmes préoccupations, parce que moi je me demande si j’aurai assez d’eau pour atteindre le refuge des Oulettes dans 3 heures.
Quel paysage, c’est magique d’être ici, on est vraiment au milieu d’une carte postale, les cascades le Vignemale au fond de la vallée. Et puis la garbure du refuge des Oulettes, quel délice ! Merci au cuistot !
Dernière montée de la journée, deuxième grosse émotion, un grondement : à quelques encablures de la hourquette d’Ossoue, face à moi, une grosse coulée de glace au pied du vignemale.

La descente vers Gavarnie est longue, très longue, j’arrive à la nuit tombée au ravitaillement et je prends un claque, il y a du monde, trop de monde, trop de bruit, le parcours du 220km rejoins celui du 120km, je ressors pour manger dehors pour prendre un peu de recul et reprendre contact en douceur avec les autres coureurs.

Je connais un peu la région, la vallée pour rejoindre Gèdre puis Luz est étroite, je m’attends à passer sur des sentiers à flancs de falaise, je n’aime pas ça, j’ai le vertige.
Une seconde nuit commence, ça grimpe sec. Je commence à avoir des hallucinations, je vois des formes d’animaux sur chacun des rochers que j’observe, des nounours quand je regarde les empreintes laisser sur le sol par les pas des autres concurrents : il faut vraiment que je dorme avant la descente, sinon je risque la chute. Alors que j’en discute avec d’autres concurrents, je leur dis « stop, c’est là, je vais enfin dormir ». Comme par miracle, au début même de la descente, une chaise longue deux places bricolée avec un drap et des bouts de bois, je me jette dessus : 2 fois 14 minutes de sieste. Je suis plus confiant pour la descente jusqu’à Gèdre.

Montée de la Croix de Sia, encore ces hallucinations, ça me fait sourire, je vois aussi des signaleurs dans les bois aux intersections, mais une fois sur place personne. Et puis arrive le passage un peu aérien, on entend le bruit du torrent loin, très loin en contre-bas, un câble métallique accroché au rocher pour se tenir, je sers les dents, je ne regarde que mes pieds : les autres sont passés, je dois pouvoir le faire ! ouf, c’est passé, ça m’a réveillé.

Luz saint Sauveur, à l’entrée de la ville sur le bitume, une douleur intense sous le pieds gauche, une ampoule vient d’éclater, je fais le dernier km jusqu’à la base vie en clopinant sur un pieds. Direction les podologues, j’optimise mon temps d’attente en me changeant, passage de lingettes pour bébé, je suis plus frais, je me sens mieux (et les autres doivent également moins me sentir).
Allongé sur la table, la podologue m’annonce que pendant les soins je peux dormir, je ne me fais pas prier. Au bout d’un quart d’heure mes 2 pieds sont soignés, strappés, graissés, chaussettes enfilées, prêt à repartir. Oh là pas si vite, passage par le buffet : pâte, café, soupe, tout y passe dans n’importe quel ordre. Puis direction la salle de sieste, encore une fois tous les lits sont pris, alors je me pose sur la moquette au milieu des sacs pour mes 2 fois 14 minutes.
Je garde ma marge de 1h30 sur la barrière horaire, finalement depuis la première alerte en début de parcours, tout se passe comme prévu sur le papier.

Barèges, 2 jours et 2 nuits à marcher dans la montagne ça calme. Sur un lit de camp, pas possible de réveiller un des coureurs malgré les chants accompagnés à la guitare par 2 bénévoles bien gaillards.
En repartant, je me surprends à me dire « c’est bon c’est fini, plus que 12 heures », en y réfléchissant, ce que je ne suis plus capable de faire sur le moment, ce n’est pas très encourageant, 12h c’est tout de même pas si facile et puis au milieu il y a quand même 2500m de dénivelé.
Il commence à faire très chaud et je ne vois pas beaucoup d’arbre en direction du refuge de la Glère. A mi-pente, je trouve un coin d’herbe à l’ombre avec un résurgence d’eau qui maintient le tout bien au frais, je cale mon sac pour me faire un oreiller et c’est parti pour la sieste. Mi-endormi je vois un randonneur qui s’approche pour voir ce qui se passe, un coureur qui passe le rassure et lui explique qu’on marche depuis plus de 2 jours, donc une petite sieste ça fait du bien. Je confirme, je repars avec entrain (à crémaillère vu la pente).

Refuge de la glère, pas de pâte, je le savais, c’est marqué sur mes petits papiers plastifiés qui me servent de road-book, mais je sens qu’il me manque un peu de solide, ça va se confirmer dans quelques heures.
En effet, après une belle montée dans les caillasses, arrive le moment de barvoure de cet itinéraire, le cœur du massif de Néouvielle, un hamas rochers, pas de sentier, on « saute » (c’est un peu prétentieux vu mon état) de rocher en rocher, ça n’en finit pas et pour couronner le tout, une bonne petite fringalle, je vide mes poches, et j’arrive tat bien que mal à la cabane d’Aygues-Cluse.
Faites place, je me jette sur tout ce qui se mange, tout plein fait je peux repartir pour la fin, j’y crois vraiment, ça y est c’est la dernière ligne droite (ou presque), on chemine avec les gars du 80km maintenant et je dois dire que ça flatte quand des gars disent à voix basse « put…, c’est un type du 220km, je sais pas comment ils font ! », t’inquiète je ne sais pas vraiment non plus.

Passage de la hourquette Nère, le miracle se produit, comme après toutes les fringalles que j’ai subi, c’est la forme olympique, une sorte de contre-coup quand toutes les réserves se remplissent à nouveau, il faut en profiter tant que ça dur, je commence à rêver d’arriver avant la nuit (c’est-à-dire 21h), je cavale comme je ne l’avais pas encore fait depuis 2 jours, je commence à doubler du monde. Merlans approche, le soleil décline, je suis toujours aussi bien, je décide de faire un ravitaillement express.

Je commence à frissonner en pensant à l’arrivée.

Je me lance à fond dans la dernière descente, je suis à fond, ça fait 9 mois que je m’entraine pour cette course en courant quasiment tous les jours, alors maintenant fini la marche, je coure, aussi vite que je peux, attention quand même à ne pas se faire une cheville à 5km de l’arrivée.
J’entends le speaker, j’ai du mal à y croire et je cours toujours, de plus en plus vite !
Ça y est c’est fait, je lève les bras, 220km, 63h48’, quel plaisir !

Je dis encore une fois, « plus jamais ça c’est trop dur », mais c’est quand même trop bien !
J’ai pensé à cette course durant des mois de préparation, et depuis j’y pense encore tous les jours. Finalement écrire ces lignes c’est une sorte de thérapie pour passer à autre chose.
Pourquoi pas repasser sur 2 roues et tenter le prochain Paris-Brest-Paris en 2023.

Merci à tous pour l’organisation.

J’espère pouvoir revenir pour suivre un coureur sur le 220km en accompagnateur n’est-ce pas Jérôme ?

    Ange | 14 septembre 2019 à 11 h 06 min Répondre

    Merci pour ce beau récit

    Jon Pain | 28 septembre 2019 à 21 h 24 min Répondre

    Great story, thanks for posting your adventure. Anything is possible now!

    Pierre | 26 novembre 2020 à 17 h 40 min Répondre

    Récit super motivant, bravo pour l’exploit. J’espère pouvoir faire de même en 2022 ou 2023 🙂
    On voit bien que le mental est un atout puissant dans ce genre de défi, mais pas aussi facile à muscler en préparation que les jambes!!
    Merci pour le partage

    Michel Maryline | 18 août 2021 à 8 h 49 min Répondre

    Merci pour votre témoignage ! Bravo.

JB Team-Raidlight | 9 septembre 2019 à 17 h 45 min Répondre

Bonjour,

Voici mon compte-rendu de mon GRP Ultra Tour 2019 , bonne lecture :

Introduction et présentation :
Depuis 2013, j’ai comme objectif annuel un gros ultra :
La Diagonale des fous en 2013
L’UT4M 160 en 2014
L’infernal 160 en 2015
L’UTMB en 2016 malheureusement un DNF
L’UT4M Xtrem 160 en 2017
L’UTMB en 2018

Mis à part 2016, j’ai toujours pu finir mes courses sans gros pépins physiques, alors cette année je me suis lancé le défi de boucler le Grand Raid des Pyrénées – Ultra Tour 220 Km et ses 12 500 de D+.

La préparation s’est plutôt bien passée et l’enchaînement des différentes sorties et compétitions également. (5 sorties par semaines incluant une double séance le mercredi et une sortie longue de 30-40 Km D+ 2à 3000, le dimanche).

Les compétitions étaient : Le Trail des 3 Couvents (50 Km D+ 3500) en avril. Les aventuriers du bout de Drôme, en mai (bifurcation sur le 100 km D+ 5000) avec à la clé une 2ème place au scratch. Le TGV (parcours de repli 60Km D+ 3200) en juillet.

J-3 :
Pour le GRP, j’arrive sur le site de la course avec ma petite famille le lundi 19 août 2019, histoire de m’acclimater et de générer le moins de stress possible avant le jour J, en peaufinant au préalable les différents sacs qui iront aux bases de vie et celui qui me suivra tout le long de cette course. C’est la première fois que je découvre les Pyrénées et j’avoue être déjà bluffé par la beauté du paysage et des sommets aux alentours.

Sur cette course je me suis fixé au préalable deux objectifs :
1- Terminer .
2- Faire au maximum 2 nuits dehors

J-1 :
Je planifie de récupérer mon dossard en fin de journée, pour pouvoir enchaîner la dépose des sacs assistance et le briefing de course.
Le soir de la course, j’ai ma tradition : des farfalles, deux bons steaks de boucher et un cordon bleu pour le bonus.

Jour J :
Chaque nuit d’avant course est toujours un peu compliquée, ce n’est pas un sommeil de tout repos. Réveil matinal à 04H15 pour me préparer et me rendre sur le site du départ de la course.
J’y arrive vers 05h15 et je m’imprègne de l’ambiance et rêve déjà de franchir la ligne d’arrivée sous cette banderole …mais la route sera longue,

Je discute avec un membre du Team Raidlight, histoire de se déconnecter, tellement déconnecté qu’on en oublie nos prénoms … Puis chacun se mets dans sa bulle à sa manière….

Puis sur un air de Coldplay – Viva la Vida (musique officielle du GRP), le départ approche ….. 5 …. 4….3…..2…. 1 …..Gooooooooooooooooo

VIELLE AURE > PIERREFITTE (Du Km 0 au Km 74) : JEUDI 22 AOÛT
A 6H00, (Salomon Ultra Pro 2 au pied) le top est donné, nous somme s 427 à prendre le départ de cette folle aventure, je pense partir à un rythme tranquille mais arrivé à Payolle (Km 20) à 08H30 en 62ème position, je me dis que j’y vais peut être un peu fort pour un 220 km, alors je décide de tempérer.

Direction le Pic du Midi, une belle ascension plutôt agréable même si la fin est un peu plus technique, tous les voyants sont au vert et à 12h21, j’arrive au sommet en 86ème position (36ème Km), disons que le mode « tempérage » à du mal à se déclencher …mais whaooouuuu que la vue est belle de là haut …

La descente s’effectue bien et est elle aussi agréable jusqu’au Col de Sencours, kilomètre 43 à 13h00 en 103ème position.

Les kilomètres s’enchaînent plutôt bien pour l’instant … Hautacam (Km 61) à 17h36 en 176ème position …enfin le mode « témpérage » à l’air de mieux
fonctionner …

J’arrive à la première base de vie, Pierrefitte (Km 74) à 20h05 soit déjà 14h de course, je suis en 208ème position, je suis plutôt bien, je n’ai pas encore sommeil alors je décide uniquement de me changer (tenue complète et baskets j’opte pour les Salomon SPEEDCROSS 5). Je me ravitaille bien pour partir à l’assaut de la base de vie des Cauterets au 111ème kilomètre .

PIERREFITTE > LES CAUTERETS (Du Km 74 au Km 111) JEUDI 22 ET VENDREDI 23 AOÛT.
Je repars assez rapidement de la base de vie de PIERREFITE, la pause aura à peine duré une demie heure. Au fil des kilomètres la fatigue commence à se faire sentir, je commence à ressentir des nausées, l’estomac fait des siennes…

A Estaing (km 92), où j’arrive à 01h38 le vendredi, je me sens épuisé, j’ai sommeil et mes nausées m’empêchent de me ravitailler correctement, je me décide d’y dormir une petite demie heure et de repartir après avoir fait un mélange eau-coca dans un bidon ..ma potion magique pour m’aider à faire passer les nausées…

La nuit a été compliquée..nausées, vomissements au fil des kilomètres …malgré ma potion rien y fait…

En route malgré tout vers les Cauterets … on fini par trouver un « ravito surprise »… l’estomac en vrac, j’hésite à prendre une soupe à la tomate…sentant que j’ai besoin aussi de refaire le plein d’énergie, l’hésitation ne dure pas longtemps …

Et j’avoue avoir bien fait… car après ce petit ravito improvisé, j’arrive enfin à m’hydrater correctement… Le jour (Jour 2) se lève et qu’est ce que c’est beau la lumière du jour sur ces magnifiques sommets …

De quoi me rebooster jusqu’au Cauterets où j’y arrive à 07H49… (25h47 de course et 210ème) là je me décide à nouveau de dormir, de me changer (tenue uniquement) et surtout de bien me ravitailler pour me redonner l’énergie nécessaire pour avancer …une bonne plâtrée de pâte au gruyère, une bonne hydratation … et après quasi une heure de pause…c’est reparti …

LES CAUTERETS (Km 111) > LA LUZ (Km 167) Vendredi / Samedi :
Le jour se lève et la journée est annoncée chaude …très chaude… mais j’ai fait le plein et je me sens bien à nouveau …direction le refuge des Oulettes en passant par le pont d’Espagne …la vue y est toujours aussi magnifique … je ne m’en lasse pas et ça fait aussi du bien au moral car malgré la technicité de la course et ses embûches, la beauté du paysage est un boostant car on a envie d’en voir encore plus …et j’avoue également que les bénévoles sont au top ..toujours souriant, toujours le mot qu’il faut …ce GRP est vraiment une belle aventure ….

En direction du refuge des Oulettes, je me fais dépasser par « Redge35, le gribouilleur runner », oui celui qui a fait la sublime affiche du GRP …

Avouez qu’elle est belle cette affiche non ?! … alors je ne résiste pas à l’envie de le rattraper et de le féliciter pour le beau boulot, il a beaucoup de talent faut le reconnaître et il semble bien plus frais que moi aussi, alors on papote vite fait et chacun repars à son rythme…

J’arrive au refuge des Oulettes à 13h10 (Km 125) en 180ème position, il fait sacrément chaud et la montée vers le refuge de Baysellance semble interminable sous ce soleil de plomb, heureusement il y a différentes sources et je n’hésite pas à me rafraîchir…

A 15h12, plus de 33h de course, j’arrive au refuge de Baysellance Km 129.

Il me tarde que la nuit arrive pour avoir moins chaud, je sens que mes avants bras sont en feu, la descente vers Gavarnie est technique mais le moral est au beau fixe.
A 19h24 (Km 144) j’arrive à Gavarnie, on me promet une vue magnifique sur le cirque … et on ne m’a pas menti ….

La nuit tombe peu à peu et c’est parti pour la deuxième nuit. (heureusement j’avais prévu le coup grâce à ma PETZL Nao + et ses 2 accus : 1 par nuit).s’en suit une grosse et longue…très très longue montée technique dré dans le pentu …je vois au loin les lumières des frontales menant à un col qui semble si loin et si inaccessible…. je mets le cerveau en mode  « off », sans réfléchir..j’avance plutôt pas mal …

J’arrive à la Gèdre à 22h33 (Km 154) et je commence à me dire que mon objectif de ne passer que deux nuits dehors semble être à ma portée.

Après 45h d’effort, à 03h du mat’ le samedi, j’arrive à la 3ème et dernière base de vie, celle de la LUZ SAINT SAUVEUR (km 167) où je me change intégralement et opte pour mes SALOMON SENSE RIDE 2. Je suis 181 ème. Je me repose bien et fait le plein d’énergie car passer ce cap kilométrique, je vais bientôt plonger vers l’inconnu et à 50 kilomètre de l’arrivée le mental est à bloc pour terminer cette course.

LA LUZ (Km 167) > VIELLE AURE (Km 218) : Samedi 24 Août
« A la fraîche » , la montée jusqu’à Barège se fait plutôt bien, j’y arrive à 07H00 en 162ème position, Km 176.

La journée va être longue car la traversée du massif de Néouvielle s’annonce des plus techniques, pierreuse et en plein soleil….

Jusqu’au refuge de la Glère tout va bien, le soleil pointe le bout de son nez et la montée est régulière …au bout de 51h de course, voilà enfin ce refuge niché au milieu de nul part ; il est 09h35 et je pointe à la 160ème place…

A partir de là., c’est parti pour du « sentier », il faut être vigilant car la rubalise est pas forcément bien évidente à suivre, et à vrai dire il faut souvent se faire sa propre trace à travers pierres et roches, en plein soleil. Je sens que mes avants bras chauffent à nouveau, l’eau dans mes bidons descends vite, très vite …trop vite comme pour d’autres coureurs, On s’entraide, on se dépanne en eau, on se motive dans cette partie de la course sûrement la plus compliquée à gérer.

Après des heures de galère, de montées interminables, de pierriers à n’en plus finir et de descentes encore plus techniques où vigilance est le maître mot (courir est vivement déconseillé), j’arrive au refuge d’Aygues Cluse Km194. On m’annonce une dernière grosse montée vers un col puis une autre montée plus régulière avant la redescente vers …. L’ARRIVEEEEEE !!!

Je m’hydrate bien , me repose quelques minutes et repars ….

A 16h40, j’arrive au sommet de ce col …, s’en suit descente bien technique qui fait mal aux pattes et une montée régulière qui fait beaucoup de bien au moral et rebooste, je me dirige vers le restaurant Merlans , dernier ravito avant l’arrivée… juste avant d’y arriver. je sympathise avec un coureur « Jean-Michel » super sympa avec qui on décide de faire un bout de chemin ensemble.

On arrive au ravito à 19h53, Km 204 en 186ème position, là c’est sûr mon objectif de ne passer que deux nuits dehors va être atteint et celui d’être finisher lui aussi semble être à porté de mains… Ravitaillement express, une remontée d’une piste de ski et la descente vers VIELLE AURE commence.

Pris par l’euphorie d’arrivée, je sens que les jambes sont de retour, Jean- Michel lui préfère temporiser jusqu’à l’arrivée. Je commence donc à partir en courant seul dans la descente ..les kilomètres défilent et un groupe de randonneur m’annonce 8 km jusqu’à l’arrivée… là …les deux fils se touchent …la piste s’élargie, la vitesse augmente et c’est parti …à fond .. à fond les ballons jusqu’à l’arrivée, je me sens survolté à l’idée de franchir cette ligne d’arrivée … survolté à l’idée que je ne passerai bien que deux nuits dehors et survolté à l’idée que grâce à ma gestion de course je vais pouvoir retrouver ma femme et ma fille à l’arrivée avant qu’il fasse vraiment bien nuit …..

Je traverse …Vignec … St Lary … toujours en mode survolté … je longe la rivière « L’Aure » qui mêne à l’arrivée … toujours en courant de plus en plus vite… je ne pensais vraiment pas avoir encore autant d’énergie … et aussi euphorique que depuis la descente, je franchis la ligne d’arrivée ……en 64h48’35 !!!!! En ce samedi 24 à 22h50, classé 188 ème et 48ème dans ma catégorie …JE SUIS FINISHER DU GRP ULTRA TOUR 220 Km D+ 12 500 !!!!

CONCLUSION :
Plusieurs jours après j’ai encore beaucoup de mal à réaliser l’exploit accompli…
Il s’agît là sûrement de la course la plus technique et la plus exigeante que j’ai faite… ça rends forcément la finalité plus belle.

Je ne remercierai jamais assez ma famille, mes amis, mes collègues de travail, pour leur soutien inconditionnel,

Je tiens ègalement à remercier les bénévoles pour leur boulot, leur présence et leur soutien à toutes épreuves ; ainsi que tous les coureurs que j’ai pu rencontrer, avec qui j’ai pu partager un bout de course, une part d’aventure…

Je n’oublie pas bien sur Raidlight et le Team Raidlight pour leurs conseils aguerris et autres, cette communauté de coureurs qui malgré les années perdure tant bien que mal …

Maintenant place au repos avant de penser sérieusement à la saison 2020 …à de nouveaux défis toujours plus fous et où j’espère pouvoir compter sur tous ces soutiens sans qui rien ne serait possible.

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Laurent | 8 septembre 2019 à 22 h 20 min Répondre

Bonsoir
Je tenais à vous remercier pour ce grand événement qu’est le GRP.
Je ne vais utiliser qu’un adjectif FORMIDABLE !
Formidable, pour :

– l’accueil
– les bénévoles
– le parcours
– les spectateurs
– les commerçants
– les organisateurs

J’espère n’avoir oublié personne et vous souhaite bonne continuation pour les années à venir
Laurent

DAUDIGEOS | 7 septembre 2019 à 11 h 59 min Répondre

Bonjour,
Tout d’abord je tenais à vous féliciter pour cette organisation 2019!! Vraiment un régal de courir avec ces bénévoles aux petits soins pour nous ainsi que les ostéos et podologues…même si une erreur de ma part sur le choix du matériel (manchons mollets trop petit…donc problème retour veineux pour moi « abandon sur le 220 »!! snifff… on ne le dira pas mais je travaille dans un magasin de sport!!!).
En espérant qu’en 2020 le 220 soit à nouveau au programme!! Et puis 2020 sonne bien avec 220… 😉
Je vais croiser les doigts pour… Afin de me faire oublier cet échec pour moi…
Bonne route au GRP…
Stéphane.

François @laplanetetrail | 3 septembre 2019 à 14 h 23 min Répondre

UNE AVENTURE DE DINGUES

Couche les gosses, assis toi, prend un café et un mouchoir, met une série à ton conjoins qui s’en tape du Trail

Je vais te raconter mon aventure sur le GRP – Grand Raid des Pyrénées !

En attendant la vidéo de la course je vais essayer de te faire vivre mon aventure !

Nous somme parti pour 3 semaines de vacances et le GRP sonnait la fin de celles-ci. J’avais donc un mélange de hâte d’en découdre et en même temps pas vraiment comme cela voulait dire que c’était la fin des vacances !

L’AVANT

Durant mes vacances, j’ai pu aller taquiner un peu les pentes douces de montagne et surtout me péter les cuisses dans les descentes !

Quand j’ai eu 3 jours de courbatures après une malheureuse descente de 800 de D- l’inquiétude est montée… Suis-je prêt ?

Pour me rassurer je me la suis refaite, ce qui n’a pas améliorer ma récupération ! Nous somme à S-2 !

S-1 je fais une rando course avec les bâtons d’environ deux heure tranquille ! Ce sera ma dernière sortie avant le grand jour ! Je suis en forme et donc confiant.

PAS DE STRESS Y’A…

Durant toutes les vacances, je ne pense pas à ce grand jour !

Ça ne m’inquiète pas, je profite de l’instant présent ! Notre dictons avec ma femme « Ici et maintenant » ! On devient un peu youyou depuis qu’on s’est abonné à Petit Bambou ?‍♂️

JUSQU’À J-2

Pierre-yves et Anne-laure nous invite à manger BBQ dans leur demeure. Nous passons une très bonne soirée à parler du match à venir !

Pierre-Yves a déjà fait les 80kms du GRP et connait bien le chantier du 120 kms ! Il sera Finisher du 80 kms avec une heure de moins que l’année dernière : BRAVO !

Bilan la nuit suivante, je fais la crêpe dans le lit et arrive à dormir entre 3 et 4h. ?

LE BAL DU RETRAIT DES DOSSARDS

Voilà nous y somme ! Finalement la fête commence ici !

Car le retrait des dossards pour une course comme ça, n’a rien à voir avec l’inscription à la course du village où Michelle te donne ton dossard et ta boite de pâté et roule ma poule !

Non, ici c’est un circuit de 6 étapes.

Tu commences par regarder ton numéro de dossard sur un grand panneau.

Ensuite, tu continus avec des braves gens qui te donnent un panier (comme dans les aéroports) pour que tu y mette ton matos obligatoire.

Une fois que s’est fait, passage à l’étape suivante où un bénévole vérifie que tu as bien tout ce qu’il faut et tu t’engages sur l’honneur à le garder sur toi ! Coup de tampon : CHECK !

On poursuit en allant chercher le Graal. Tu as aussi le droit à un bracelet de festival (tu sais celui que tu as du mal à enlever même quand le festoche est terminé 😉 )

Dans le sac avec le dossard, les Pyrénéens ils ne sont pas radins ! On a le droit à : Une boite de pâté, un gâteau au fruit confit, un saucisson, un sac de sport et aussi une bière ! Un régal !

Avant dernière étape ! La plus simple, tu dois faire activer ton dossard et vérifier qu’il s’agit bien de ton nom correspondant à ton dossard… Ce serai fâcheux !

On termine l’affaire avec le passage au dépôt de sac de base vie ! Sur ultra-trail tu as souvent le droit de déposer un sac à mi-parcours environ où tu y ranges ta vie ! On verra plus tard ce que tu peux y mettre précisément !

Petit tour au briefing écouter les consignes de sécurité etc…

Et roule direction le départ Piau-engaly !

SOIRÉE VEILLE DE COURSE

Je ne vais pas m’éterniser là dessus car je n’en suis pas vraiment fière ! Ce ne fût pas le repas le plus dièt du monde : Pizza royale ! Merde j’ai encore craqué !

La nuit se déroule bien, comparé à celle de la veille !

JOUR J !

Le départ est à 10h, ce qui est très bien pour prendre le temps de se préparer pénard ! Je vous passe le détails du changement de la bouteille de gaz qui a décidé de se vider juste ce jour là 🙁 !

Mes affaires sont prêtes de la veille je ne met pas longtemps à me préparer, je suis opé 45min en avance ! On est large ! Cela me laisse le temps d’aller faire une balade au toutou et de croiser les gars de Herminesportsnature Kernilis avec Fabien et Philippe qui sont aussi sur le 120kms !

La famille du coin est là pour m’encourager au départ. Cela fait un bien fou tout ce soutien ! Un grand merci à toutes la famille Fornasier Lagathu !

TOP DÉPART !

Le speaker ambiance les coureurs tel l’ami Christophe Catrevault 😉

Les sourires sont sur les visages.

Un coup d’œil à gauche, un coup d’œil à droite… Merde ! Mais ils sont tous affûtés comme des arbalètes les types ! Qu’est-ce-que je fou là ?

Bon on verra bien…

C’EST PARTI !

Petite boucle dans la station de ski de Piau-Engaly de 8,4kms avec 749 de D+ pour revenir sur la ligne de départ afin d’étirer le peloton.

Les jambes sont là, il fait chaud, va falloir être vigilant sur l’hydratation…

Avec Fabien, on papote durant tout le début de course. Mais rapidement sur la deuxième ascension, on entend plus personne, tout le monde est rentré dans sa bulle.

L’ETAPE LA PLUS LONGUE

Il faudra 16,2kms avec 760 de D+ pour rejoindre le prochain ravito à Gèdre !

Il est environ midi quand on se tape l’ascension, il fait très chaud et je n’ai que les 1,5 litres l’eau obligatoire ! GRAVE ERREUR !

Je termine très rapidement mon stock d’eau, en arrivant au ravito j’ai très soif donc je m’enquille 500ml d’un coup (chose à ne pas faire) !

Ma seconde erreur est de ne pas avoir mis de crème pour les pieds au départ (le tube étant dans mon sac de base vie).

Une infirmière pompier se trouve au ravito, je prends 10min pour qu’elle m’en mette. Je repars !

DÉBUT DU CALVAIRE

Jusqu’au prochain ravitaillement nous avons la côte la plus raide du parcours. 725 de D+ en 6.3kms ! BOOM !

Je n’arrive pas à me réhydrater et mes 1,5 L sont trop justes !

Je termine mes flasques très rapidement ! Pas le choix il faut que je prenne de l’eau des torrents malgré les consignes de l’organisation de ne pas boire cette eau.

Mais c’est ça ou rien ! Survis oblige, ce sera ça ! Advienne que pourra !

UN PASSAGE EN ENFER

Le ravito du lac des Gloriettes est passé ! C’est un point d’eau uniquement, je repars donc avec de la bonne eau pour poursuivre ma route.

Mais rien à faire, j’ai la bouche sèche, je ne peux pas manger. Dès que j’avale quelque chose ou boit la moindre goutte d’eau je vomi !

Je me couche sur le bord du chemin un nombre de fois incalculable. Une coureuse vient m’aider me voyant dans le mal, me parle du mal des montagnes mais je pense à une déshydratation !

Il y a presque 10kms et 770 de D+ pour rejoindre le Refuge d’espuguettes je suis qu’au 35eme kms et mon cerveau me dit de mettre le clignotant ! Il veut me faire abandonner !

Je me trouve toutes les meilleurs excuses du monde pour justifier mon abandon.

J’envoi un message à me femme pour lui dire que c’est la fin je n’irai pas au bout, au risque d’abîmer ma santé !

C’EST LE MIMI, C’EST LE RARA, C’EST LE MIRACLE

Il est environ 19h et le refuge sert de la soupe au champignons !

J’en ai tellement envie, que je retourne en prendre 3 fois !

C’est elle qui me requinquera et me fera remonter la pente !

Grosse descente de 8.3kms jusqu’à Gavarnie. Je suis à l’aise dans les descentes et la soupe m’a vraiment fait du bien. Le moral remonte donc en flèche.

RAVITO DE GAVARNIE

Nous somme presque au 50eme km et cela fait 10h12 que nous somme parti !

Quand j’arrive au ravito Fabien en sort tout juste, on s’encourage mutuellement avec un petit « à taleur » comme on arrête pas de se croiser ! Il avance bien dans les montés contrairement à moi qui n’avance pas et je le rattrape dans les descentes !

Quel chance j’ai… à ce ravito ma femme et mon fils prennent soins de moi. Ils vont me chercher à manger, remplissent mes flasques. Bref, je suis le roi !
Elle me réconforte et me dit que je ne peux pas lâcher l’affaire !

Mon ventre va beaucoup mieux et je n’ai plus de nausées ! Je ne perd donc pas de temps à aller voir un médecin sur place (en plus j’ai oublié ma carte vitale) !

La nuit commence à tomber, je me dis que le froid va arriver avec, je m’équipe un peu plus chaudement, il ne faut pas que mon corps perde de l’énergie à se réchauffer !

LA NUIT TOMBE

Première nuit dehors !

C’est la première fois que je cours une nuit complète dehors. J’aime courir la nuit et n’entendre que le bruit de mes pas fouler le sol, voir les petits insectes nocturnes sur le chemin, s’arrêter et lever la tête pour admirer les étoiles. Bref, un kiff !

21h j’allume ma frontale ! La nuit tombe vite en montagne !

Au village du départ, je suis allé voir Adrien de Go’Lum ! Vous savez la lampe révolutionnaire dont je vous ai parlé. Je lui parle de ma frontale dont je ne suis pas satisfait. Il me propose de m’en prêter une pour la course ! Je ne regrette absolument pas d’avoir accepté ce fût un succès ! Merci 🙂

RETOUR A GEDRE

Une « petite » boucle de 25 kms environ nous fait revenir au ravitaillement de Gèdre.

Il est 22h30 quand j’arrive à ce ravito ! Cela fait donc 12h30 qu’on est parti !

Qui je ne vois pas posé sur son banc ? Mon Fabien ! Effectivement, on arrête pas de jouer au chat et à la souris !

Souvenez-vous c’est à ce ravito, que j’ai commencé ma déshydratation, et que le calvaire a démarré.

8h30 plus tard, même si je suis en meilleure forme, je suis fatigué ! Le ravitaillement d’après est la base vie, mais je veux m’arrêter la dormir !

Sur les conseils de ma femme (toujours là), je continu pour aller jusqu’à la base vie, je serai mieux !

Je l’écoute et continue, elle a raison je serai mieux…

EN ROUTE VERS LA BASE VIE

Le chemin est agréable, une côte très raide (donc Fabien me rattrape), je le redouble dans une descente et arrive à la base vie avant lui.

LA BASE VIE

Première fois que je rentre dans un espace de ce genre. Je ne sais pas bien comme ça se passe ! Où on dort ? Où est mon sac ? C’est la découverte !

Il est 1h50 et je suis rincé et je n’ai qu’une envie : DORMIR !

Je vais dans la salle avec les lits de camps mais là c’est le drame ! Tous les lits sont occupés !

Un pompier qui surveille les lieux me propose d’attendre que quelqu’un se réveil… Le regard que je lui ai proposé devait être un mélange de zombi, de schizophrène et de caliméro (ne faite pas ça chez vous, ceci est réalisé par des professionnelles… ou pas !)

Je suis dégoutté !

Comment attendre une durée inconnue, dans une pièce qui pu la chaussette dégueu, avec Mich qui ronfle comme un roi après un poulet frite ?

Et là… Mon sauveur ! Un gars se pointe avec des lits de camps sous les bras et se dirige les installer dans la pièce destinée, à l’origine, au retrait des sacs de base vie. J’ai envie de le prendre dans mes bras, mais je pu alors je me retiens ! Je suis le premier à m’installer dans cette salle avec les lits, je choisi donc celui le plus loin du bruit !

Très compliqué de s’endormir, surtout quand un bénévole est dans cette pièce comme dans son royaume et est en pleine forme. Il parle fort et fait des blagues ! Il est heureux d’être là et le fait savoir ?

Bref, je fini quand-même par m’endormir, je ne mets pas de réveil, on verra bien quand je me réveil !

LE RÉVEIL

Une heure et demi plus tard, le bénévole à la grosse voix me réveil (sans le vouloir). Mais c’est très bien. Mes appareils électroniques sont rechargés, il est temps que je reparte !

Je vais manger un peu quand-même avant de reprendre la route ! Au menu : jambon pâte fromage à 4h du mat… ça a comme un goût de retour de soirée staffaire !

A ma grande surprise, je n’ai pas trop mal aux jambes, j’avais peur que la coupure me sèche les jambes et m’empêche de repartir mais ça va !

Au pointage de sortie, je demande si Fabien est toujours dans les parages, on me dit qu’il est sorti il y a une heure ! Je me dis que l’avance est trop importante cette fois-ci je penses sincèrement le revoir qu’à l’arrivée pour la binouse !

C’EST REPARTI

Il y a intérêt d’être en forme car là nous attend un sacré chantier, la montée la plus longue du parcours : 2000 de D+ en 20 kms rien ksa !

Je prends l’option musique pour m’aider à repartir, voilà je suis dans ma bulle et j’y suis bien !

Les 9kms pour aller jusqu’au ravito suivant se passe bien, je suis en forme, la sieste m’aura vraiment fait beaucoup de bien !

J’arrive à 6h du mat’ au ravito, le schéma est classique je vais bien alors je ne traîne pas : Soupe + remplissage des flasques et c’est reparti !

MODE MADELEINE ACTIVÉE

Le jour se lève, j’ai fait plus des 2/3 du parcours, j’ai la musique « fil rouge » de mon mariage puis « Sans repères » (les vrais se rappellent) dans les oreilles, je vais bien physiquement et je comprends que je vais aller au bout !

L’émotion m’envahi, je pleurs tout seul dans la montagne, les marmottes devaient bien se foutres de ma poire !

Je sèche vite mes larmes et me ressaisi, il ne faudrait pas que je me déshydrate de nouveau… ?

La route jusqu’au Refuge de la Glère est… fraiche !

Il fait jour mais le soleil est derrière la montagne ce qui ne me réchauffe pas ! Mais j’ai la flemme de m’arrêter pour me couvrir, donc ça attendra le Refuge !

En arrivant… qui s’est que je ne croise pas là ? Bin bien sûr mon Fabien…

Bon… Je suis content de le voir, mais ce n’est pas la forme chez lui, les cuisses sont dures et la fatigue est là car il n’a pas pu dormir à la base vie ! Il me parle d’abandon, j’essaye de lui enlever cette idée de la tête ! Il a un gros mental, il remontera la pente c’est sûr !

Au ravito, je demande un café comme il fait froid, on me demande 1€70, je dis décline la proposition, je ferai sans ! Fatigué, je poursuis ma route !

En montagne, une chose qui est rageante c’est quand tu penses arriver au sommet, mais en fait quand tu y arrive tu découvres un nouveau sommet !

Ca m’est arrivé dans cette côte. Comme j’étais très fatigué, je me suis écarté légèrement du chemin pour m’allonger dans une touffe d’herbe dormir 15min.

Vous ne devinerez jamais qui m’a réveillé ! Ma femme ! Je l’ai entendu m’appeler ! Si si ! Elle est là à 2300m d’altitude, pas une route à 3kms à la ronde mais je suis persuadé de l’avoir entendu alors je la cherche partout du regard ! En vain, évidemment !

Bon, faut que je me lève avant d’avoir d’autres hallucination ! Mais impossible ! Mes jambes ne veulent pas bouger ! Je rampe jusqu’à un rocher pour m’aider mais rien à faire ! Heureusement, des randonneurs passent par là et me donnent un coup de main bien utile !

Je repars tout doucement.

DÉBUT DU CHANTIER

Bon quand j’étais sûr d’en venir à bout c’était avant de voir ce chantier…

Un terrain impossible à courir pour un gars comme moi !

Quand j’étais enfant, j’adorais courir sur les rochers à la mer (bon encore maintenant j’avoue…) ! Sauf qu’après 22h de course, bin ça me fais bien moins marrer !

Pas vraiment de chemin, tu passes comme tu peux en te traînant de bloc en bloc, parfois tu tentes un saut de cabri vers le rocher suivant au risque que ton muscle se casse en 1000 à l’atterrissage ! Parfois, tu fais le foufou en alignant deux foulées mais une pierre qui te semblait stable vrille et te met la cheville en PLS !

Donc on prend son temps et on avance tout doux, pas le choix !

CA SENT QUAND MÊME LA FIN

Une fois le passage dans les pierriers fait la route est sympa, les premiers du 80kms nous doubles et encourages, ce sont des flèches les types ! Impressionnant d’aisance ! Le fameux « pied montagnard » n’est pas une légende.

La descente vers le lac de l’Oule est magnifique (peut-être la partie la plus joli du parcours ?) ! Beaucoup de randonneurs nous laissent passer en nous encourageant, ça fait du bien !

La route vers le dernier ravito est longue mais agréable. On peut se dire « c’est la dernière montée, après une descente et on en parle plus » !

MAIS QUEL DESCENTE !

10kms de descente avec 1800 de D- environ, des passages raides à souhait, qui alternent avec des pentes plus douces.

Moi qui fus à l’aise dans les descentes tout du long, j’avais hâte à cette pente pour aligner les kms rapidement ! Mais impossible les cuisses sont dures et je ne peux pas courir au risque de tomber ! Je me force quand même en alternant marche rapide et course autant que possible.

Je veux en finir !

LA FIN EST PROCHE

Descente terminée ! En bas m’attend la famille du coin, avec ma femme et mon fils. Cela fait un bien fou de les voir ! J’ai même le droit à une crêpe au sucre (ravitaillement hors zone méa-culpa…).

Il reste 1800m, je les fais avec ma femme et mon fils, elle en vélo, moi à pied. C’est tentant d’échanger les rôles ! Mais non !

L’ARRIVEE

Il est 18h30 quand j’arrive, il y a du monde dans Vielle-Aure !

Les applaudissements sont nombreux cela fait sacrément du bien d’être accueilli comme si on revenait de la Lune.

Nous finissons tous les trois ensembles, enfin jusqu’à ce que mon fils arrive devant la fanfare qui était en train de jouer, là il est resté scotché devant tellement impressionné par le monde et la musique.

Je passe l’arche en sautant (ça va devenir une tradition), comme quoi il me restait du jus…

Sauf que l’arche n’est pas l’arrivée, il faut continuer un petit peu pour aller se faire badger et marquer le coup de siffler final après 32h32 de course.

Direction le ravito de fin avec cette fois-ci un café ! L’émotion est au max, je suis sacrément content d’en avoir terminé.

Je m’assoie au ravito en attendant Fabien ! Malheureusement, il m’envoie une photo de lui dans une ambulance, il s’est fait une entorse du genou et a dû se faire rapatrier en hélico à 13kms de l’arrivée ! Qu’est-ce qu’il ne ferait pas pour un tour d’hélico le bougre… T’auras ta revanche l’année prochaine poto ?

JE SUIS ULTRA TRAILEUR

Jusqu’à présent, je ne me considérais pas comme ultra traileur, même si la règle dit que c’est à partir de 80 kms qu’un trail est considéré comme ultra ! Pour moi, il fallait que je passe une nuit dehors pour me considérer comme ultra traileur ! C’est chose faite !

L’organisation est vraiment rodée ! Le parcours est au top ! Les bénévoles géniaux ! Surpris de ne voir aucuns bénévoles pour nous guider aux intersections, comme quoi un bon balisage suffit et on se prend peut-être un peu trop le chou avec les « bénévoles guides » nous en Bretagne…

Un grand Bravo à l’ensemble des participants, organisateurs et bénévoles !

Surtout, une mention spéciale à ma femme qui m’a accompagné et soutenu durant tout le parcours (même la nuit), la course a été intense pour elle aussi et je me rend compte de la chance que j’ai d’avoir eu son soutien ! MERCI ???

La vidéo arrivera rapidement, avec également un débrief sur mes erreurs et ce que j’aurai changé… enfin bref abonnez-vous sur la chaîne YT pour ne pas rater ça !

Maintenant place à la récup car dans 2 semaines direction la Corse pour faire le GR20 en 5 jours ?

La biz

François – La planète Trail

    RAIROLLE DAVID | 21 juin 2021 à 17 h 20 min Répondre

    salut françois
    je viens de lire ton temoignage super interéssant sur le GRP 120, j’ai fait 2 fois le 80 et suis inscrit sur le 120
    mais j’ai des doutes sur ma capacité à le terminer car manque d’entrainement…bref, j’essaie de réfléchir en combien
    de temps je pourrais le faire pour le terminer…je m’en fous de la perf.
    Dans ton récit tu parles de la base de vie ou tu as dormi…peux tu me dire ou elle se trouve sur le parcours, à LUZ ???
    Si oui sais tu s’il y a des douches pour se changer et repartir propre ?

    merci de ta réponse

Fourgs Simone | 3 septembre 2019 à 10 h 19 min Répondre

Voilà, c’est fini…je l’ai enfin ce trail montagne tant rêvé ( tour des lacs). Des paysages magnifiques, la vue imprenable sur la chaîne pyrénéenne du Pic du Midi, la montée vers le Col de Bastanet sous le regard étonné des vautours devant ce drôle de cortége et espérant peut-être leur prochain repas.
Une sacré organisation , des bénévoles efficaces et souriants avec toujours le petit mot qui va bien quand la tête ou le corps ne sont plus trop au rdv. Des applaudissements, des encouragements tout au long de la journée et une partie de la nuit, l’heure de rallumer la frontale (magique ou flippant, selon..) .et…ma « petite team » présente à mon arrivée à trois heures du matin!
J’ai couru ce matin en plaine picarde avec des images montagne plein la tête. J’ai vu des marmottes , des izards…euh enfin juste un écureuil.
Merci pour ces beaux moments

mignot | 2 septembre 2019 à 11 h 42 min Répondre

C’était la 1ère fois que je participais au GRP sur le tour du néouvielle et cela a été un plaisir total avec des conditions météo exceptionnelles, un parcours technique avec des montées et des descentes raides et un panorma exceptionnel sur les lacs de montagne et la vallée de Saint Lary.
Un grand merci aux organisateurs et aux bénévoles pour m’avoir fait découvrir les montagnes des Pyrénées, moi qui vient de l’Oise avec le point culminant du département qui s’élève à 220m !!
Malgré tout j’ai bien géré la course en finissant dans le top 100.
En tout cas, je reviendrai avec grand plaisir sur le GRP qui mérite vraiment sa réputation !

MARIAN SKRZYPEZAK | 31 août 2019 à 9 h 15 min Répondre

« Nous ne sommes pas sur d’y arriver,mais nous sommes convaincus d’être à la recherche du bonheur.Echouer c’est ne pas essayer.Echouer c’est ne pas profiter de chaque étape du chemin.Echouer c’est ne rien ressentir.Nous recevrons des coups,nous souffrirons et la distance nous séparant de nos objectifs nous semblera toujours trop importante.Mais en aucun cas nous ne pouvons échouer tant que le parcours est riche,même si nous n’atteignons pas le sommet  » Kilian Jornet

Seul V4 inscrit sur l’Ultra je peux vous affirmer que mon parcours a été riche.Difficultés,technicité mais que d’émotions et de spectacles magnifiques.

Abandons à Hautacam après des difficultés pour m’alimenter depuis le col de Sencours.Mais ce n’est pas une excuse,n’ayant pas de vécu sur des trails en montagne je me suis aperçu que je n’étais pas prêt pour une telle épreuve.Et même sans mes problèmes d’alimentation je suis persuadé que je n’aurais pu terminer la course. Je garderai malgré tout un merveilleux souvenir de cette expérience.

Un grand merci à toute l’équipe d’organisation,les bénévoles…..qui m’ont permis de vivre une (courte) aventure inoubliable.

Et je ne renonce pas,si la santé le permet,à l’année prochaine.

Sportivement

MARTIN CEDRIC | 30 août 2019 à 22 h 22 min Répondre

Je vient de participer à l’ultra tour 2019. Le parcours était superbe, une ambiance familiale et des bénévoles incroyables, disponibles, accueillant, toujours souriants et au service des coureurs. Un grand merci a eux.

Un petit bémol concernant le balisage qui a été au coeur des discussions de nombreux trailers. De nuit il était très difficile de repérer les balises notamment aux passages de cols et dans le Néouvielle. Rester sur la trace demandait une veritable recherche. En effet il y avait 2 types de balisages: les bandes réfléchissantes qui sur les zones de cols étaient souvent a meme le sol (car zone enherbées et pas de supports hauts) et pas forcement toujours visibles et les petits drapeaux rouges qui eux n’étaient pas réfléchissants et ne servaient donc pas a grand chose de nuit. Prévoir les drapeaux réfléchissants serait un gros plus, sur certaines parties du parcours les baliseurs on d’ailleurs agrafé des bouts de bande réfléchissantes sur ces drapeaux.

Malgré tout c’est une superbe épreuve à la hauteur de sa reputation et j’en garde de superbes souvenirs.

    Sébastien gianoli | 31 août 2019 à 9 h 22 min Répondre

    Bonjour
    Je me permets de vous répondre sur le balisage. Effectivement , sur la montée vers les hauts de cauterets, j ai moi aussi un peu cherché les petits drapeaux,a certains endroits.Cependant, je n’ai pas eu de difficultés à suivre la trace. De même, dans la descente sur cauterets , j ai pris les phares d une moto pour du balisage !! J ai vite fait demi-tour et retrouve la trace.
    Je voudrai dire que baliser un parcours, c est difficile. Je le fais dans mon village sur un trail de 12kms, alors sur 220!?
    C est pourquoi je remercie vivement les équipes qui se sont chargées du balisage. On peut toujours apporter des modifications, mais pour ma part, c etait top!

Anne-Marie | 30 août 2019 à 18 h 57 min Répondre

Un grand merci à tous pour cette organisation de fou !
Un merci particulier à la kiné qui m’a strappé la cheville à la Mongie pendant mon 80 km !
J’ai pu le finir et je lui dois en partie ma médaille de finisher !! Ce fut long et laborieux mais j’ai réussi.
Merci à tous les bénévoles en règle général qui au départ, sur les ravitaillements ou à l’arrivée sont souriants, accueillants et rassurants.
Vivement l’année prochaine !!!

    Jacques gestionnaire GRP de la vallée du Haut-Adour | 1 septembre 2019 à 22 h 01 min Répondre

    Bonsoir Anne-Marie

    Il s’agit de Gaëlle Ribière; elle est dans le top 20 des meilleures athlètes féminin d’Occitanie en course sur route :
    galoute65@hotmail.com

Cécile | 30 août 2019 à 17 h 37 min Répondre

Bonjour Chère équipe du GRP, Un petit message car il me semblait normal de prendre le temps de vous remercier pour ce superbe événement. J ai tenté le 120 mais j ai du abandonner malheureusement à la base de vie mais quel régal pourtant!!! Ça fait 3 ans que je viens et c’est un vrai bonheur à chaque fois. Une orga, des bénévoles et des parcours incroyables. Ne changez rien vous êtes pour moi le plus beau trail de France et la meilleure équipe du circuit. Bravo encore et merci pour tout je n’oublierai jamais ce que j ai eu la chance de voir sur ce 120km et les belles rencontres sur le parcours. Un immense MERCI à vous toutes et tous.

Sébastien Gianoli | 29 août 2019 à 22 h 59 min Répondre

Bonjour,

Je viens pour la 1° fois sur le GRP, inscrit sur le 220.
Malgré un abandon à Gavarnie après 144 kms, je n’ai aucun regret. je suis reparti de Vielle Aure, un brin mélancolique, un peu comme quand les vacances se terminent.
Cela veut donc dire que je reviendrai !
Un grand merci à toute l’équipe organisatrice et aux nombreux bénévoles . Bravo pour la garbure du refuge de Baysselance, il manquait juste le rouge !
A très bientôt

gueyffier | 29 août 2019 à 15 h 45 min Répondre

Les flammes bleues au propane de mon réchaud pulsent comme un bec de soudeur dans la nuit humide et peinent à réchauffer l’atmosphère. Les pieds dans l’herbe jaune, je souffle sur mon thé bleu, le nez dans mon muesli. Il n’est pas encore 5 :00 et déjà le bruit des fermetures éclairs s’échappent des tentes à soufflets trônant comme des fleurs sur les toits des voitures. Des pieds blancs fraichement crémés jaillissent des vans aménagés couverts d’autocollants, comme autant de gloires fanées. Les hommes affairés se font lucioles, les femmes mi-endormies se font rassurantes. La petite armée des clodos de la montagne s’ébroue, s’agglutine en grappes et les paumés du petit matin marchent désormais silencieusement. Tous sanglés dans des micro-paquetages près à éclater et tous pressés de se faire sauter le tympan en écoutant le coup de feu de Vieille Aure. Un jet de pierre et c’est déjà la lumière jaunie qui éclabousse ce joli village made in Occitanie au cœur des hautes Pyrénées. Ca bruisse, le speaker parle trop fort mais je crois que tout le monde s’en fou car personne n’écoute. On selfies, on ironise, on devise ; allez 218k et 12 400D+ de cet Ultra tour c’est que des nombres et en plus, plus les années passent, moins on sait compter!

Bim, j’entends plus rien et j’ai une giclée d’adrénaline dans le sang c’est sûrement que ça a du commencer. Je cours avec mon grand pote Francois Letargat en duo, et de surcroit on est coachés, suivi et assistés par notre photographe-journaliste et amie attitrée Carole Pipolo sur toute l’épreuve ; une vraie pro de l’exercice. Autant vous dire que ca sent les petits oignons, la famille de cœur et la belle aventure.

On dézingue la première montée, tout est souple, vert, soyeux. On tombe sur la petite station de ski de Payolle (1 seule remontée mécanique, j’adore) son beau lac nous fait de l’œil, sa hêtraie nous enveloppe de fraicheur, l’Adour qui se love à ses pieds serine sa douce mélopée ringarde de trappeur. Go pour 1800 de D+ avec un objectif très simple à comprendre : le Pic du Midi de Bigorre et ses 2876m.

Le dièdre de schistes surmontée d’un observatoire astronomique et d’un relai de télévision est désormais notre pompon tout de blancheur et d’acier se détachant sur fond bleu métallique. Un petit fil arachnéen viole l’espace et emmène les paresseux au sommet dans une bétaillère en tôle tandis que la lune épuise ses dernières blancheurs dans un air déjà plein de cuisantes promesses. En attendant ça monte ferme dans la forêt d’où jailli comme par sorcellerie la cascade du Garet. (Il parait même que dans ses bois il y a une accro branche à la Bashung qui s’appelle « les Vertiges de l’Adour », re-j’adore).

On abandonne les sorcières protectrices des bois pour partir dans le minéral éblouissant zébré de mica, tourmaline noir et de pyrite magnétique. Je n’ai pas de montre, pas de bâtons, un sac de 10L archi minimaliste, et vous n’imaginez pas comme ce dépouillement est possible et grisant. Ca monte dur mais c’est tellement bon que ça en est dur à expliquer.

En attendant il faut se refaire au col de Sencours car l’eau et les calories défilent à grande vitesse. On repart sur une piste taillée à grand coup de bulldozer qui ressemble à un chemin de mine. Les flâneurs, les suiveurs, les candidats à l’AVC, et les premiers coureurs qui redescendent du sommet s’entrecroisent dans un roulement de pierres poussiéreuses. Ca se pousse des coudes, ça se salue ou ça s’ignore superbement, il commence à y avoir un peu trop d’humains pour nous dans cette montée. Au sommet Carole, notre ange gardienne, nous tance d’un « Bravo les garçons ! » qui claque comme un fouet de motivation. On embrasse ensemble la vue stupéfiante sur toute la chaîne des Pyrénées, avec une envie de revoir tout ça sous la neige.

Allez je ne résiste pas à partager avec vous un peu de mythologie locale! Saviez vous que les Pyrénées seraient le tombeau de Pyrène, morte de trop avoir aimé Héracles ? De leurs amours serait né un Python dont la tête est à Gavarnie et la queue sur le pic du midi. Il y a même quelques anciens qui disent que si on observe les strates de gneiss on peu parfois l’imaginer.…

Bon avec tout ça on vient de se faire un premier marathon et on doit maintenant se faire une dégringolade de 2400m de D- dans la fournaise, col d’Aoube, col de Bareilles. On longe l’incroyable lac bleu. 50 hectares d’un bleu magnétique que je parviens pas à quitter des yeux. Les flancs verdoyants des montagnes sont parsemés de myrtilliers et d’étendues violettes de bruyère en fleurs, un camaïeu qui aurait surement plu à Cézanne s’il avait pu participer au GRP.

On tombe sur la station d’Hautacam (km 61), notre Pipolette fidele au poste, harangue ses troupes. Allez un dernier saut d’Izard et on est à Pierrefite (km 74). C’est la première base vie et on vient de s’envoyer le tiers de la course. Ma tête est en feu, sous un jet d’eau glacé je reviens à moi. On achalande nos besaces, on se concentre, on reprend nos esprits et surtout on essaie de manger en alternant frais et consistant. Le jour et la chaleur revoient leurs prétentions à la baisse, on repart pour mille mètre de D+ avec , en levant les yeux, le col de Cabaliros terrassant de grandeur. La montée a été laborieuse, je m’endors en fait.

Enfin on redescend sur Estaing un jeune coureur blessé au genou boîte et s’appuye courageusement sur ses bâtons. Encore 1200m de montée une sieste ratée de 20’ ou personne ne parvient à dormir et une descente sur Cauteret, la seconde base vie (km 111). La nuit a jeté sur moi ses heures noires et son filtre d’oubli. J’ai ma première hallucination sonore. En passant sur des guets j’entends le bruit de l’eau qui se transforme en station radio mal réglée et en bougeant la station change. Le sommeil est devenu prioritaire cette fois-ci. Après avoir mangé et quitté la cohorte des zombies de la base on va dormir 45’ dans la tente Hussarde de Carole (je vous conseille d’aller voir cette tente brevetée crée par la petite start-up française « Naïtup » c’est du outdoor 4 étoiles comme vous n’avez jamais vu !).

Malheureusement si je m’endors dans la seconde, François, lui, reste totalement éveillé.

Tant pis, on doit se lancer de 940 m d’altitude à 2640m sans le moindre replat. On traverse le pont d’Espagne puis on remonte la vallée de Gaude avec ses vasques et ses cascades, le refuge des Oulettes de Gaube puis de Bayssellance (km 129). Ca sent bon la Garbure et la bonne humeur, les bénévoles deviennent des enchanteurs et tout prend cette saveur qu’ils distillent.

Allez un dernier effort la partie finale totalement minérale est d’une beauté folle. Le Vignemale (point culminant des Pyrénées française avec 3298m) et son glacier aux reflets anisés regardent, monumentaux d’indifférence, la scène.

Ils sont définitivement ma madeleine de Proust au piment d’Espelette d’un bout à l’autre des Pyrénées…

Maintenant le soleil plombe notre redescente et j’ai décidé de mettre lunettes et casquette dans le sac d’allégement croyant aller plus vite. Grossière erreur d’apprenti minimaliste, mais Carole veille et nous intercepte sur notre descente vers Gavarnie (km 144). On s’alimente encore bien, allez une bosse et le double de descente pour aller sur Gèdre. On zappe le ravitaillement pressés que nous sommes de rejoindre la troisième et dernière base vie de Luz-Saint-Sauveur. De nouveau c’est une erreur d’appréciation, nos réserves d’eaux sont légères etles deux côtes qui nous attendent droit dans la pente sur un tapis de feuilles mortes vont faire très mal. Le jour décline, le moral se détériore franchement, je n’ai plus rien à manger et presque plus d’eau. Par chance on croise Jonathan ; un coureur direct, gouailleur, sympa à souhait avec qui on fait un brin de causette. Enfin un type qui arrive à ne pas se prendre au sérieux et qui arrive à se décentrer de SA course. Ca bouge enfin, un ravitaillement sauvage, salutaire et goûtu, fait par un couple de retraité au pied de leur maison, nous sauve des restrictions engagées. On se gave de quatre-quarts pur beurre et d’amandes parfumées avant de remercier ce tandem angélique.

La première féminine, Séverine, nous rattrape en pleine forme et les premiers de l’épreuve du 120km nous dépassent avec des états allant de la grâce totale au surrégime inquiétant après juste 50km d’épreuve.

Nous voilà enfin à Luz (km 167) il n’y a plus que 50km avec une mise en bouche de 1700 D+. Après une hésitation tactique, on décide de repartir sans dormir à chaud pour une seconde nuit quasi blanche. On retrouve nos compagnons de descente mais je m’endors dans la montée. Je fais diversion, j’appelle mes enfants, je parle de tout et n’importe quoi. Je chauffe un peu Jonathan sur sa vie professionnel. C’est un tout jeune retraité, tireur d’élite, de l’armée de terre et il a des cartons d’anecdotes et un parcours incroyable. Dans la montée les coureurs sont alignés comme des allumettes dans l’herbe terrassés par le sommeil. Je suis encore réveillé mais François commence à accuser le coup après le refuge de Glére (km 185 et 10800 de D+). Le terrain deviens très technique (j’ai presque envie de dire enfin). Mais la fatigue impose une sieste de 20’ dans notre sac de survie. Cette fois-ci François s’endors et récupère tandis que je suis gelé et bien moins euphorique. Nous sommes seuls cette fois ci à près de 2500m d’altitude, une lune bizarrement hachée en deux nous toise et nous guide à moitié. Mais on avance sur ce terrain joueur pavé de bloc immenses de granits parfait en sautant sur les arêtes perchées parfois à deux mètres au-dessus du sol.

On est enfin au cœur de la réserve naturelle de Néouvielle. Une lumière émouvante se lève sur ce secteur lacustre faisant alliance avec un silence parfait. Ses moments sans prix rachète tous les autres…

Je suis vide, assis à la cabane d’Aygues Cluses, mes réserves alimentaires étaient une nouvelle fois bien trop justes. Je discute tout autant apathique que consterné avec un type, genre hipster de magazine, qui m’explique que, dans les derniers kilomètres, il y avait trop de cailloux. Et que d’ailleurs il y en avait tellement qu’on ne devrait même pas appeler ca un trail ! Là vraiment j’en reste sans voix… Petit à petit ce joli monde d’aventurier du week-end (dont je fais partie) change et je ne suis pas bien sûr que je lui reste bien adapté longtemps.

Bon assez rigolé ; montée-descente-montée gentille et on est au restaurant Merlans (dernier ravito km 203), enfin 15km et c’est la quille ! Carole nous galvanise, nous soigne comme elle seule sait le faire avant de faire avec nous la dernière montée. La descente tout en course sur une petite sente est littéralement brûlante. Le soleil tape si fort que mes cheveux se métamorphosent en botte de paille attendant son briquet. J’entends distinctement François me parler alors que ses lèvres sont immobiles. J’ai un petit pète au casque à l’évidence. Heureusement ce dernier rejoindra un lavoir glacé un peu plus bas, la tête fumante.

Enfin les derniers kilomètres, on longe les eaux vives de la belle Neste d’Aure.

Nous voilà devenus les enfants innocents et tumultueux qui encore et toujours la poursuivent. Tout s’accélère, une allée de sourires, de mains tapées et d’herbe douce. La fontaine pleine de pieds de finishers, le tapis rouge poussiéreux, l’arche monumentale violette de la délivrance après 54h 26’ pour un score de 57 et 58/450 partants.

Voilà c’est l’instant unique de nos têtes immortalisées et encore surprises d’avoir caressé le python de la tête aux pieds sans qu’il nous ait étouffés.

Merci aux bénévoles de l’ombre, aux amis d’un jour et de toute une vie.

Merci aux attentions de chaque heure qui nous ont entourées, soulagées et portées.

Et bien sûr merci à Pyrène et Héracles de s’être tant aimés.

    Ange | 29 août 2019 à 22 h 04 min Répondre

    Merci pour ce magnifique récit

    Sébastien Gianoli | 30 août 2019 à 14 h 59 min Répondre

    Bravo et merci pour ce magnifique récit. Je retrouve quelques similitudes avec ma course…jusqu’à son terme à Gavarnie !

Arnaud GUILBAUD | 29 août 2019 à 10 h 06 min Répondre

J’ai découvert le GRP cette année sur le 120 kms. Une météo superbe nous a permis de découvrir des paysages magnifiques, des lacs, des points de vues, …. J’ai trouvé ce trail très beau, le parcours bien pensé et je le conseille à celles et ceux qui aiment la montagne et le trail. Je reviendrai sur une autre distance notamment pour monter le Pic du Midi, point de vue extraordinaire sur la chaîne des Pyrénées ….
Un grand merci aux organisateurs, aux bénévoles et au public, ………. une course géniale mais qu’il faut bien préparer !!!

Jérémy Caza | 28 août 2019 à 13 h 14 min Répondre

Bonjour à tous,

Je suis un pyrénéen exilé à Paris et c’est toujours un réel plaisir de venir sur les sentiers du GRP.
Cela fait la 2ème année consécutive que je me lance sur le Tour des Lacs et l’émotion est toujours aussi forte: des paysages à couper le souffle (j’ai beau les avoir vu 100 fois je suis toujours aussi amoureux), des bénévoles incroyables (toujours aux petits soins avec le mot gentil qui va bien) et surtout cette arrivée à Vielle Aure que j’affectionne : pas des barrières, des gens à toutes heures, des encouragements, des beaux gestes, des larmes, des rires, des bières…
Pour moi le GRP est une course particulière car elle a réussi à conserver son esprit de clocher tout en étant d’un professionnalisme exemplaire. Alors je dis bravo à tous ceux qui se démènent chaque année pour que l’on puisse continuer à s’éclater dans nos belles montagnes.

L’an prochain ce sera le Tour des cirques pour moi. Réservez moi une petite place 😉

Amicalement,
Jérémy

sylvie Baldacchino | 27 août 2019 à 13 h 48 min Répondre

bonjour,
j’ai découvert cette course grace à des amis, et cette année je me suis lancéé un défi le Tour de Néouvielle,
cela à été pour moi ma première grande course dans les grandes montagnes, j’en garde un très bon souvenir 🙂
et j’espère bien revenir l’année prochaine , encore merci à tous les bénévoles sans vous il n’ y a pas de course et merci pour cette superbe animation

Christophe BIZET | 27 août 2019 à 11 h 44 min Répondre

Grâce aux GRP, j’ai pu découvrir les Pyrénées. Ces montagnes sont magnifiques et je prends déjà date pour y revenir dès l’année prochaine avec la petite famille cette fois car j’ai hâte de leur faire découvrir ce que j’y ai vu.
Mais surtout, les organisateurs et les bénévoles. J’ai la chance d’avoir fait un certain nombre de trail partout en France, des grands et des petits. Et toujours je suis ému par la gentillesse, la bienveillance et le dénouement de tous ces bénévoles. Mais là, sur le GRP, c’est puissance 10. Alors je tenais à remercier infiniment chacun d’eux pour tout. Ils ont contribué à faire que cette expérience soit magnifique, INOUBLIABLE.
GRAND GRAND MERCI AU GRP ET A SES BENEVOLES !!!!!!!
Et à l’année prochaine !

Lam | 27 août 2019 à 8 h 47 min Répondre

Cela fait deux ans que l’on vient sur le grp 120, mon mari cours… et moi je l’encourage.
Je voulais dire merci à tous les bénévoles qui sont toujours très sympathiques que ce soit avec les coureurs ou avec les accompagnateurs.
Un merci aussi aux professionnels, les deux bars du village de vieille-aure, mais aussi à ceux des autres villages que nous avons squattés pendant des heures…
L’homme rentre heureux de tous les paysages qu’il a pu voir, différents de l’an dernier car le parcours avait changé!
En tant qu’accompagnateur, on se régale aussi de beaux paysages, de routes super accessibles… j’ai peur en montagne alors je peux vous dire que les routes sont belles!
Il est cependant super super dur de ne pas avoir de nouvelles des coureurs entre barèges et le restaurant de merlans… cela représente quelques heures quand même…
Sinon, top top top… a peut être l’année prochaine.

Sylvain LAZARE | 26 août 2019 à 22 h 28 min Répondre

Vendredi on faisait la rando entre Gavarnie et le barrage d’Ossoue et on a croisé beaucoup des concurrents et du coup on s’est intéressé à la course et on s’est régalé. Je voudrais suggérer de l’appeler « Grand Raid International des Pyrénées » car en abrégé ça ferait GRIP… pas mal pour un parcours en montage, qu’en pensez-vous? En tous cas chapeau à tous les intervenants, trekkeurs, organisateurs, quelle réussite!! même le temps était bien organisé. A bientôt.

Baurens | 26 août 2019 à 10 h 36 min Répondre

Je veux juste remercier les bénévoles et les organisateurs pour ce fabuleux travail. Aucune fausse note. Grâce à vous nous vivons des moments d’une grande intensité. MERCI !!

Samiez | 26 août 2019 à 9 h 54 min Répondre

Bonjour à tous.

Une première pour moi dans les Pyrénées. J ai réussis à finir la Gela 2019 (42.3km et 3172D+ 3172D- ) je ne m attendais pas un niveau de difficulté aussi fort mais le principal est de l avoir fini et d avoir profitez de ce paysage merveilleux !!!
Merci à tous pour ce beau moment.
#legros

Gael Bouscaud | 25 août 2019 à 23 h 06 min Répondre

Après le 80 en 2016, nous voici avec des amis de moissac athlé sur le 120 / 7000… euh en fait 7300D+ et 8400D-…
mais quand on aime on ne compte pas !!
très bonne organisation, bénévoles adorables, et super public partout qui encourage et félicite … super ca motive
grand bravo pour le choix du we avec la météo !! enfin paysages magnifiques, je regarde les photos ce soir … superbes
une discussion avec un traileur sur la course qui coure dans les alpes…. pas de débat : il m’a dit que c’était beaucoup plus joli !!
des lacs, des cascades …nature sauvage …panorama terribles
enfin bref, merci, comme vous avez dit, il y aura des moments difficiles mais on termine satisfait et en étant un peu différent …
merci à tous

Yann Lhostis | 25 août 2019 à 18 h 58 min Répondre

Qu’il soit midi ou minuit, toujours le bénévole sourit. Alors, un grand merci !

DAGNAN ROBERT | 26 mai 2019 à 14 h 16 min Répondre

premiere experience de trail dans les pyrenées sur l’ultra et franchement qu’est ce qu’on est bien dans ce type d’épreuve loin des machines à fric tout à l’essentiel aucun chiqué super organisation,supers bénévoles et un décor de carte postale je reviens cette année pour le 220

REGIS DEDEBAN | 18 mars 2019 à 21 h 01 min Répondre

Fidèle parmi les fidèles, comment se priver de cette Magnifique course ,10 ans de GRP cette année sur le 220 . Les parcours sont, même depuis 10 ans, toujours des découvertes de nouveaux paysages et des bénévoles aux petits soins !

Joël Lavigne | 2 mars 2019 à 18 h 56 min Répondre

Un ultra exigeant et technique le 167 de 2018.
L’ambiance est exceptionnelle et les bénévoles au petits soins avec le sourire alors moi je reviens sur le 220. On verra bien!

Laurent Divina | 21 décembre 2018 à 10 h 42 min Répondre

Grand Raid des Pyrénées…Génial Rassemblement de Plaisir…Grande Réunion de Public…
bref, un évènement extraordinaire dans un cadre magnifique!!!
Je reviendrai !!!

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